Vous travaillez pour la section de recherche de la gendarmerie. De quoi s'agit-il ?
"C'est l'unité traitant au niveau régional des délits complexes, qui vont de la délinquance économique et financière aux crimes de sang ou à la délinquance en bande organisée. Nous sommes membres de la division 'N-Tech', dédiée à la cybercriminalité, chargée des investigations sur les supports numériques, tels que les ordinateurs, les téléphones... Cette spécialité confiée à la Gendarmerie s'inscrit dans la recherche de preuves, au même titre que les autres spécialités qui aident les officiers de police judiciaire dans leurs enquêtes courantes".
Etes-vous enquêteurs ou plutôt informaticiens ?
"Nous sommes avant tout des enquêteurs que la passion pour l'informatique a amené à intégrer le 'N-Tech'. L'informatique n'est qu'un outil, elle n'est pas une infraction en soi. Nous avons donc forcément un travail de terrain à mener à un moment ou à un autre. Nous récupérons l'ordinateur ou le téléphone, puis nous l'étudions. Le suivi personnalisé d'un délinquant présumé se fait depuis Rosny-sous-Bois".
Pouvez-vous donner l'exemple d'une affaire que vous traitez ?
"Prenons celle où le wifi de la victime n'avait pas été sécurisé. Lors d'un règlement de comptes, l'auteur s'est rendu au domicile de la personne usurpée, s'est connecté sur son wifi, s'est fait passer pour la victime et a véhiculé tout une série de faux propos et abus de langage à l'intention de connaissances".
Est-il possible de mieux se protéger ?
"Pour la protection des enfants, la vigilance des parents est primordiale. Un minimum de moyens suffit pour bien sécuriser l'ordinateur dans la plupart des cas, ce qui permettrait d'éviter une grande partie des infractions constatées. Il est également possible d'avoir un contrôle parental sur les téléphones portables".
A quel type de délit êtes-vous le plus confrontés ?
"Aux escroqueries, avec ce qu'on appelle le fishing. Vous recevez un message, vous vous laissez convaincre de cliquer sur un lien ou de communiquer vos données personnelles tels que des codes d'accès. Un conseil : ne jamais utiliser un lien figurant dans un mail. Il est plus prudent de retaper l'adresse soi-même, dès qu'il s'agit d'utiliser des données confidentielles.
Là encore, la vigilance et le bon sens s'imposent. Il est possible de démasquer les escrocs en découvrant de nombreuses fautes d'orthographe. Si vous êtes par exemple invité à cliquer dans un mail sur lapost.net et qu'il manque le 'e', ça doit vous mettre tout de suite la puce à l'oreille".
Repères :
- 2005, création du N-Tech à Caen, dédié à la cybercriminalité
- 22 services N-Tech en France, un par région
- 15 délits de diffamation sur internet par des mineurs (2012, Calvados)
- La quasi totalité des escroqueries sur Internet sont organisées depuis l'étranger.
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