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"Tueur de la gare de Perpignan" : verdict attendu, mais pas d'explications

Un accusé insondable et réfugié derrière ses trous de mémoire : sans avoir éclairci les raisons du déchaînement meurtrier de Jacques Rançon, la cour d'assises des Pyrénées-orientales s'apprête à rendre lundi son verdict à l'encontre du "tueur de la gare de Perpignan".

"Tueur de la gare de Perpignan" : verdict attendu, mais pas d'explications
Jacques Rançon le meurtrier présumé de la gare de Perpignan lors de son procès devant la cour d'assises le 5 mars 2018 - RAYMOND ROIG [AFP/Archives]

A l'issue de trois semaines de procès très éprouvantes, souvent au-delà du supportable, l'avocat général Luc-André Lenormand a requis jeudi la peine maximale : la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans.

"Jacques Rançon n'a plus rien à faire dans cette société, où le droit à la vie est un droit inaliénable", a-t-il affirmé.

Celui que les policiers ont mis 17 ans à identifier est jugé depuis le 5 mars pour les viols et les meurtres de Moktaria Chaïb, 19 ans, et de Marie-Hélène Gonzalez, 22 ans, accompagnés d'atroces mutilations. Il est également accusé d'une tentative de meurtre sur une troisième femme, laissée pour morte, et d'une tentative de viol sur une quatrième jeune fille. Des crimes commis entre 1997 et 1998.

Pour l'avocat général, Rançon, 58 ans, ne devra bénéficier d'aucune circonstance atténuante. Pas même en raison de son enfance miséreuse en Picardie, passée sans aucun ami dans la vieille maison en bois où il partageait la chambre de ses parents jusqu'à 18 ans.

A ses yeux, cet ancien cariste-magasinier, resté le plus souvent prostré dans le box vitré et le regard vissé au sol, a surtout "une dimension sadique". Et d'expliquer que Rançon passe à l'acte parce qu'il "ne supporte pas le refus, "n'a pas de compassion pour l'autre" et veut montrer "sa toute puissance en emportant les organes", allusion au meurtre de Marie-Hélène, une auto-stoppeuse de 22 ans. La tête et les mains de la jeune femme avaient été retrouvées à 20 km de la scène du crime des mois plus tard.

Selon M. Lenormand, l'arme utilisée par Rançon s'inscrit aussi dans de ce "sadisme" : "Le couteau que vous utilisez pour agresser vos victimes, c'est l'arme des sadiques", a-t-il fait valoir.

Mystère Rançon

Dans son réquisitoire, le magistrat a reconnu qu'il restait de multiples "mystères sur Rançon". La police et les juges ont cherché à savoir s'il n'avait pas commis d'autres crimes. Mais ils n'ont pu l'incriminer. Seulement M. Lenormand n'y croit pas tout à fait. Et il s'est interrogé en particulier sur le meurtre en 1982 d'une étudiante auto-stoppeuse finlandaise. "Non, il n'y a pas d'autres victimes", avait répondu l'accusé au président, mercredi.

Pour la défense, il va s'agir lundi de redonner un peu d'humanité à ce "monstre froid", selon la formule des policiers.

Au cinquième jour d'audience, Rançon avait tenté de demander pardon : "Je demande pardon. Moktaria et Marie-Hélène n'auraient pas dû mourir. Ce que j'ai fait est très grave. Je ne sais pas dire pourquoi j'ai fait ça", avait-il dit. Jeudi, il avait précisé avoir commis "deux meurtres sans plaisir".

Ses deux défenseurs vont également mettre en exergue la thèse d'un expert, le Dr Pierre André Delpla, neuropsychiatre, qui contrairement à ses confrères, pense que Rançon est "neurologiquement défaillant".

Si pour ses confrères, l'accusé est un "pervers sadique" en "capacité à répéter (ses meurtres) sans arrêt", le Dr Delpla, sans absoudre le "tueur de la gare" de ses responsabilités, juge que c'est un "grand psychopathe", "quelqu'un de primaire", dont le "cerveau est malade".

Un avis insupportable pour les parties civiles. Me Étienne Nicolau a estimé que la perpétuité était la seule condamnation possible, car "le mode opératoire constant" dénote "le sadisme" et "le plaisir" qu'il prend.

Et Me Étienne Capsié d'enfoncer le clou, en rappelant le parcours criminel que cet "être abject" a commencé à 12 ans lorsqu'il avait tenté d'étrangler une jeune fille qui refusait d'être son amie.

Au moment de son interpellation, en 2014, le tueur avait déjà passé douze années en prison. Et Me Capsié de souligner que Rançon n'a jamais changé : "Il n'est pas en demande de soins, pas en demande de solutions".

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