L'association Itinérance, qui accompagne les personnes en errance sur le Cotentin, a reçu tôt dans la matinée de ce mercredi 18 mai 2016 un appel téléphonique d'un migrant, pour signaler une opération policière en cours sur le squat Nordez. Ce campement, situé dans le quartier du Maupas à Cherbourg (Manche), a été monté lundi dernier. Une vingtaine de jeunes Syriens, Irakiens ou encore Egyptien y vivent sous des tentes, en attendant de pouvoir passer Outre-Manche.
Trois personnes retenues
La police aux frontières (PAF) est intervenue sur décision de la Préfecture de la Manche. Elle a interpellé neuf migrants. Leurs dossiers ont été vérifiés. Selon nos confrères de La Manche Libre, trois d'entre eux ont été remis en liberté, trois sont sortis avec une procédure de départ volontaires sous 30 jours, et trois autres ont été transférés en centre de rétention.
L'association Itinérance a pris contact avec la préfecture. "Nous n'avons, jusqu'à ce soir, pas eu d'explications sur les raisons de ces interpellations. Nous savons simplement que ce n'est pas une demande de la municipalité" indique Pascal Besuelle, membre du collectif.
Selon lui, une trentaine de migrants hébergés ces derniers mois à l'ancienne chapelle Postel ont décidé de faire une demande d'asile pour rester en France. "Nous essayons de convaincre ceux qui restent sur le squat de faire également leur demande d'asile", précise Pascal Besuelle, qui regrette qu'aucun centre d'accueil en dur n'existe.
Crainte des passeurs
Le sujet a également été évoqué en conseil municipal de Cherbourg. La ville a insisté sur la nécessité d'entamer un dialogue pour inciter les jeunes qui risquent leur vie pour passer en Angleterre à faire une demande d'asile. "La France est un état de droit, mais s'ils n'ont pas l'intention de faire une demande d'asile, il n'ont pas vocation à rester sur le territoire cherbourgeois", a déclaré Jean-Michel Houllegatte, maire délégué de Cherbourg-Octeville. La mairie se refuse à entretenir indirectement tout "réseau mafieux" de passeurs.
Un "centre d'accueil inconditionnel" pour accueillir les personnes sans domicile fixe est en projet, pour la fin de l'année. Les modalités de financement et les conditions d'accueil ne sont pas encore définies.
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