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Berlin (AFP). Les idées françaises sur la zone euro renforcée gênent à Berlin

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Berlin (AFP). Les idées françaises sur la zone euro renforcée gênent à Berlin
Le président français François Hollande, le 23 juillet 2015 à Dijon - AFP/Archives
Les velléités françaises de doter la zone euro malmenée par la crise grecque de nouvelles institutions mettent mal à l'aise à Berlin, où le gouvernement, officiellement partisan d'une intégration plus poussée, doute de son partenaire. Après plusieurs semaines de psychodrame grec qui a exposé les fragilités du bloc monétaire, le président français François Hollande a proposé mi-juillet de réformer la zone euro, avançant, sans beaucoup de détails, l'idée d'un budget en propre et d'un ministre des Finances, ainsi que d'une "avant-garde" de pays plus motivés que les autres. Pain bénit pour Wolfgang Schäuble, aurait-on pu penser. Le ministre des Finances allemand, Européen convaincu, plaide depuis des années pour une intégration plus poussée et a mis le premier au goût du jour, dès 1994, l'idée d'une "Europe à deux vitesses" dont l'"avant-garde" de Paris sonne comme un écho. Pourtant Berlin a réagi aux idées françaises par un assourdissant silence. Les idées d'une union renforcée "ne nous sont pas étrangères", a commenté du bout des lèvres le porte-parole de M. Schäuble, "mais le monde d'aujourd'hui est tout autre" que celui de 1994. La chancellerie est muette. "Ici à Berlin on est conscient que (les propositions françaises) sont des déclarations politiques, pas forcément pour faire avancer les choses, mais plutôt à usage interne", analyse pour l'AFP Pawel Tokarski, chercheur de la Fondation Science et Politique (SWP). "Et on a beaucoup de doutes sur la volonté de la France à vraiment céder de la souveraineté nationale, et à prendre le risque de changer les traités". Avec à la clé sans doute en France, notamment, un référendum à l'issue plus qu'incertaine. Bref, le gouvernement allemand "ne considère pas cette proposition sérieusement", conclut l'expert. Le débat est néanmoins vif en Allemagne. Les "Sages", cénacle de cinq économistes influents qui conseillent Mme Merkel, ont critiqué cette semaine les idées françaises. Du fait des "énormes différences" de priorités économiques des pays de l'union monétaire, ils anticipent "instabilité" et fortes tensions sur l'utilisation d'un potentiel budget commun. Une manière polie de dire que Français et Italiens, plus dépensiers, feraient main basse sur l'argent allemand. - Style allemand ou romantique ? - Ils ont été promptement contredits par d'autres économistes, dont le très en vue président du DIW Marcel Fratzscher, qui insiste lui aussi toutefois sur les nécessaires "pouvoirs d'intervention" d'un éventuel ministre des Finances européen, qu'il appelle de ses voeux. "Je crois que les Sages sous-estiment la volonté politique pour une Europe unie", a réagi Rainer Sontowski, secrétaire d'Etat au ministère de l'Economie, assurant que Berlin réfléchissait "activement à des pas supplémentaires pour parachever" l'intégration économique et monétaire. Mais les mêmes appels ritualisés à plus d'intégration cachent de longue date des souhaits complètement différents, comme l'ont montré les débats sémantiques récurrents sur un "gouvernement économique" européen, que Paris préférait appeler "gouvernance". Dans le cas présent, sur la zone euro, "la France veut surtout un budget commun, Berlin un contrôle plus poussé" de la gestion des deniers publics, résumait mercredi le quotidien allemand Handelsblatt. "Il y a deux styles de politique en Europe: l'allemand et le romantique", a asséné dans un entretien publié mercredi l'économiste renommé - et ex-"Sage" - Bert Rürup, "nous les Allemands nous aimons les règles, () un Français attrape des boutons quand il entend le mot". "L'union monétaire que veut l'Allemagne est probablement incompatible avec celle que les élites françaises sont prêtent à vendre et que l'opinion française est prête à accepter", affirmait aussi dans un éditorial au New York Times lundi Shahin Vallée, ancien conseiller du ministre français de l'Economie Emmanuel Macron. Au final, l'Europe ultra-vertueuse que veut l'Allemagne ne verra pas le jour, croit M. Rürup: "si nous n'acceptons pas le mélange entre fidélité aux règles et pragmatisme politique, nous pouvons dire adieu à l'Europe".
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