"Il y a eu tellement de 'on dit' d'un côté comme de l'autre que l'on ne sait plus quoi penser". Elisabeth Lepresle, salariée de Socoval depuis 42 ans, n'est pas à la fête. Comme ses 25 autres collègues, la déléguée CFDT recevra sa lettre de licenciement le 2 avril. Après plusieurs plans sociaux, et une dernière lueur d'espoir.
Ecoutez Elisabeth Lepresle, salariée :
Cherbourg : le dernier combat des Socoval
Début janvier 2013 : annonce d'un énième plan de licenciement chez Socoval, l'une des dernières entreprises de confection de prêt-à-porter masculin haut-de-gamme. Le plan de charge est nul, cela fait déjà plusieurs mois que les salariées sont au chômage partiel 3 jours par semaine.
Une proposition trop floue
Puis vient une solution ultime : Christian Dior, filiale du groupe de luxe LVMH, pourrait proposer du travail aux Socoval. Une piste proposée par les élus, Bernard Cazeneuve et la députée Geneviève Gosselin en tête.
Le groupe italien Inghirami, propriétaire de Socoval, se dit alors prêt à suspendre le plan de licenciement en cas de proposition concrète. Mais lors du dernier comité d'entreprise, lundi 18 mars, le groupe annonce qu'il se sépare des 26 salariées de Cherbourg, ne conservant que le commercial de Paris.
Pour les salariées et la députée Geneviève Gosselin, il apparaît que le groupe italien a toujours eu l'intention de vendre Socoval. Mais aujourd'hui, le directeur italien du site de Cherbourg, Eros Catalano, dit quant à lui que la proposition de Dior n'était pas concrète.
Le combat des indemnités
"Quelle entreprise refuserait de travailler pour LVMH ? En réalité, cette proposition n'est jamais arrivée jusqu'à nous. Inghirami n'a été en contact qu'avec un sous-traitant de Dior, qui nous a envoyé deux modèles de vestes, mais en se gardant bien de s'engager", précise le directeur.
Ecoutez le directeur, Eros Catalano :
Cherbourg : le dernier combat des Socoval
Les salariées de Socoval ont en moyenne 35 ans d'ancienneté dans l'entreprise. Elles ont occupé les locaux dans la nuit de lundi à mardi, et comptent bien continuer. Un dernier combat, pour obtenir une indemnité de licenciement à la hauteur. Elles ont exigé 30.000 euros par personne. "Impossible" selon le directeur du site.
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