"La force a de nombreux aspects dominants dans notre société, et s'interdit pour s'exercer d'être faillible, d'être fragile. La fragilité, qui recouvre aussi de nombreux visages et degrés, est souvent perçue comme une faille, une faiblesse, une pesanteur, un handicap, un manque, voire une déchéance ; dans tous les cas une vulnérabilité. Souvent, j'ai entendu des proches me dire : 'si je suis dans ton état, je me flingue !'. Je souhaiterais, dans cet entretien, analyser les contours d'une force bien comprise, c'est-à-dire qui laisse toute sa place à la fragilité, inhérente à la création, qu'il s'agisse des humains, de l'espèce animale, végétale, minérale, de l'atmosphère, de la mer, etc. et les conditions d'une fragilité qui ne serait plus paria de la société, mais source de cohésion, d'un mieux-être ensemble, de force au centre d'un projet de société.
La force seule est vouée à l'échec, et à ce titre elle est fragile, et la fragilité seule ne peut contribuer à la santé d'une communauté. Il faut réconcilier ces deux pôles antagonisés dans notre société." extrait de l'intevention de Philippe Pozzo di Borgo au Colloque sur le thème des Fragilités.
Site du colloque des fragilités interdites
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