Face à l'effritement de l'Église, le diocèse de Séez lance une vaste réflexion sur son avenir. Ouverte aux fidèles, mais aussi et surtout à tous ceux qui ont déserté la Chrétienté.
Les voyants sont dans le rouge ! En huit ans dans l'Orne, le nombre d'enfants qui vont au catéchisme a été divisé par deux : ils ne sont plus que 1 500. Le nombre des prêtres, lui, est passé de 140 à 79. 56 d'entre eux sont décédés, contre seulement deux ordinations. Sans compter les baptêmes, communions et mariages, dont le nombre diminue aussi. Le phénomène n'est pas récent. Il a débuté il y a une bonne cinquantaine d'années. Mais peut-être s'accélère-t-il. L'Église, depuis 10 ans, doit faire face à un vrai effondrement.
La société a changé
Évolution de la société, des mœurs, de l'éducation aussi, peut-être : cet effondrement de la place qu'occupe l'Église, commencé il y a plusieurs décennies, semble s'accélérer. "Il n'est pourtant pas inéluctable", explique l'évêque de Séez Monseigneur Jacques Habert. Pour lui, "l'Église a encore beaucoup à apporter au monde !" Il veut positiver : par exemple, "douze adultes seront baptisés dans l'Orne, à Pâques".
Mais il a aussi lancé une vaste réflexion, débutée en interne depuis novembre 2019, qui sera présentée aux fidèles le dimanche 1er mars, lors des messes dominicales, dans tout le diocèse de Séez, pour identifier ce qui a été fait de bien ou pas, ce qu'attendent les fidèles et tous ceux qui ne vont pas ou qui ne vont plus à l'église.
Cette démarche intervient dix ans après "Disciple et travail", une réflexion qui avait débouché sur un document d'une cinquantaine de pages. Elle intervient aussi après que les 33 paroisses ont été regroupées en dix pôles missionnaires, et après la visite pastorale de l'évêque dans tout le diocèse sur 2018 et 2019. "Beaucoup de traditions ne se font plus, il faut désormais inventer autre chose, constate-t-il, c'est particulièrement prégnant sur notre territoire qui est très rural."
Ecoutez ici Mgr Jacques Habert.
Il s'agit de faire circuler l'info, analyser les fragilités, mesurer les attentes des gens, pour aboutir à un projet. "La balle est lancée, à chacun de s'en saisir", explique Mgr Habert, pour qui "un village, un clocher, un curé, c'est fini, tout ne peut plus reposer sur les épaules des prêtres". Il évoque notamment l'Écologie, qui pourrait focaliser les attentes…
Cette démarche est prévue pour se poursuivre jusqu'à la fin de l'année 2020. Elle est à retrouver sur le site web du diocèse de Séez. Parallèlement, les mercredi 22, jeudi 23 et vendredi 24 avril, un grand rassemblement, intitulé "Terre d'Espérance", rassemblera 80 diocèses.
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