François Rebsamen, qui compte remettre sa démission du gouvernement le 19 août, a repris lundi les rênes de sa ville de Dijon, après seize mois au ministère du Travail marqués par une hausse du chômage et des couacs de communication.
Elu au premier tour de scrutin à la majorité absolue, M. Rebsamen, 64 ans, retrouve le siège qu'il a occupé de 2001 à 2014, avant de laisser sa place à son premier adjoint Alain Millot pour entrer au gouvernement.
L'opposition de droite n'avait pas présenté de candidat et M. Rebsamen n'a trouvé sur son chemin que le seul conseiller municipal Front national Edouard Cavin qui a recueilli deux voix. Onze bulletins blancs ont également été recensés.
A l'issue d'un conseil communautaire prévu à 17H00, M. Rebsamen devrait également redevenir président de la communauté d'agglomération du Grand Dijon.
"J'avais pris l'engagement de revenir, eh bien me revoilà", a-t-il déclaré une fois installé dans le fauteuil de maire, après avoir eu une "première pensée" pour son prédécesseur, décédé le 27 juillet d'un cancer.
Après la mort de M. Millot, l'annonce par le ministre du Travail de sa volonté de reprendre les rênes de la ville de Dijon sans pour autant abandonner immédiatement ses fonctions parisiennes avait provoqué, selon M. Rebsamen, un "immense quiproquo" entre ce dernier et l'Elysée.
"Je remettrai ma démission le 19 août à la fin du prochain Conseil des ministres", a-t-il répété devant le conseil municipal, ajoutant n'avoir "jamais envisagé" de cumuler les deux fonctions, conformément à la charte de déontologie des membres du gouvernement.
Parmi les successeurs possibles, plusieurs noms sont cités comme Alain Vidalies, l'actuel secrétaire d'Etat aux Transports, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, ou Jean-Marc Germain, un proche de Martine Aubry.
Pour le président (PS) de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, interrogé sur RTL, "c?est au président de la République de prendre cette décision, (?) nous avons beaucoup de femmes et d?hommes de talents et de qualité".
- 'Faire baisser le chômage'-
En marge d'un déplacement à Moustier-Sainte-Marie, le Premier ministre Manuel Valls a rendu hommage "au travail qui a été celui de François Rebsamen, qui a fait voter une loi importante sur le dialogue social". Celle-ci, "avec la politique économique du gouvernement, contribuera progressivement à faire baisser le chômage", a-t-il ajouté.
Depuis la prise de fonction de M. Rebsamen au ministère du Travail, Pôle emploi a vu affluer plus de 200.000 chômeurs supplémentaires, recensant fin juin 3,55 millions de demandeurs d'emploi en métropole.
Il a lui-même reconnu un temps un "échec" du gouvernement, avant de tabler sur une baisse effective du nombre de demandeurs d'emploi "à la fin de l'année" 2015.
"François Rebsamen aura été un très bon ministre. En même temps, pendant son ministère, le chômage n?a pas baissé, mais parce que ça prend du temps", a déclaré sur RFI le président du groupe socialiste au Sénat, Didier Guillaume.
- une série de couacs -
Son passage au gouvernement a aussi été marqué par une série de couacs et de polémiques.
Comme lorsqu'il fait dépublier une interview à un magazine bourguignon dans laquelle il affirmait "se battre depuis longtemps pour une vision libérale de l'économie". Ou quand il assure que le gouvernement allongera la durée de cotisation pour la retraite "s'il le faut", avant d'être aussitôt démenti.
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