Mettre les vaches aux marais est une pratique ancienne dans la Manche, mais tombée en désuétude. Elle revient dans le département, notamment dans le marais de la Sangsuriere, à Doville, près de La Haye-du-Puits. La réserve naturelle, protégée, fait partie du Parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin. Le Parc a mis en place un partenariat avec des agriculteurs pour qu'ils mettent leurs animaux à paître sur cette zone, un accord gagnant-gagnant, puisque les vaches se trouvent ainsi dans la nature, ce qui préserve cette dernière.
Sur les 400 hectares du marais, entre 50 et 100 bêtes vont venir paître. "C'était une opportunité de surface", explique l'éleveur de charolaises Olivier Philippe, qui utilise le marais pour ses animaux. Il s'y est mis par besoin d'espace pour augmenter sa production de race à viande. C'est ensuite qu'il a compris l'intérêt écologique de cette action, en discutant avec les employés du Parc naturel. "Les hautes herbes, les hautes tiges, les hauts arbres auraient pris le dessus et refermé le milieu", assure-t-il. Les plus petites plantes n'auraient plus pu pousser, provoquant l'assèchement de la tourbière. "Par l'action des vaches, par l'action d'agriculteurs qui font des fauches raisonnées, on a réussi à rouvrir l'espace et lui redonner vie", continue Olivier Philippe.
Le droséra est une plante carnivore des marais qui a besoin d'insectes pour se nourrir.
Un milieu naturel pas entretenu, c'est un risque de voir des espèces disparaître, selon Quentin Suardi, animateur nature au Parc des marais du Cotentin et du Bessin. "On va perdre les espèces qu'on essaie de conserver, comme la Droséra, qui est une petite plante carnivore protégée", détaille-t-il. Il faut tout de même faire attention à ne pas mettre trop d'animaux. D'une part les sabots des vaches pourraient écraser trop de végétaux. D'autre part, leurs déjections nourrissent le sol de nutriments. "Comme c'est un sol assez pauvre, on essaie de conserver cette pauvreté", précise Quentin Suardi. Une gestion tout en équilibre et gagnante économiquement pour tous.
Olivier Philippe, éleveur, qui met ses vaches au marais
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