Après une exposition sur New York, le Centre photographique Rouen Normandie continue dans sa lancée et dédie sa nouvelle exposition à la ville de Paris.
Le regard d'un exilé
Photographe nomade, né en Italie, ayant fui le pays et les lois antijuives avec sa famille pour la Suisse, Frank Horvat découvre pour la première fois Paris en 1951 et rencontre alors son idole Henri Cartier-Bresson, dont les critiques acerbes sur son travail le poussent à renouveler sa pratique. Après de nombreux voyages qui le mèneront de l'Inde au Pakistan, Frank Horvat pose ses bagages dans la capitale française en 1955. Armé de son Leica et d'un téléobjectif, il saisit alors Paris sous tous ses angles, d'une scène de troquet à un visage pris sur le vif dans le hasard d'une foule, des amoureux des bords de Seine aux quartiers malfamés parisiens. Ces photographies témoignent d'un Paris en pleine mutation : le quartier de la Défense construit ses fondations, le magazine Réalités dénonce la traite des blanches, la vie nocturne est effervescente.
Un pionnier
Remarqué par l'agence Magnum puis renié pour ses trop grandes affinités avec le monde de la mode, Frank Horvat reste essentiellement célèbre aux yeux du grand public pour ses photos de mode commanditées par Harper's Bazaar, le jardin des modes et Elle, mais il exerce aussi comme photo reporter pour de nombreux magazines, dont Réalités, et produit également de nombreuses photos de rue. L'exposition témoigne des trois facettes de son activité sur la décennie 1950. Dans le domaine de la photo de mode, Frank Horvat innove en choisissant de sortir les modèles du studio. C'est ainsi qu'il fixe sur la pellicule la célèbre mannequin Anna Karina dans la boue des halles, dans une tenue de haute couture immaculée. On retrouvera ce même décalage volontaire dans ses photographies documentaires. Quant à l'usage du téléobjectif, il lui permet de prendre des clichés depuis les toits de paris ou encore du haut des quais de Seine et de saisir des personnages dans des attitudes spontanées, ceux-ci ignorant bien sûr être visés.
Jusqu'au 2 septembre, Centre photographique de Rouen. Gratuit. 02 35 89 36 96
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