Joël Garrigue, 48 ans, est devenu le nouveau procureur de la République de Caen il y a un mois, le 20 février dernier. Après un service militaire, il a intégré l'école de la magistrature en 1998. Il a été substitut au parquet de Reims en 2000, juge d'instruction pendant trois ans à Carcassonne, substitut au parquet de Nîmes, avant d'atterrir au tribunal de Montpellier en tant que vice-procureur et secrétaire général. C'est en 2013 qu'il est devenu procureur de la République à Mayotte, jusqu'en 2017, avant de rejoindre Bourges, de 2017 à février 2023.
Qu'est-ce qui vous a amené vers les affaires pénales ?
"C'est le domaine du droit que je trouve le plus intéressant et le plus vivant. C'est un domaine dans lequel on fait 50 % de droit et 50 % d'humain. Au parquet, on est un peu touche-à-tout. On est les premiers à se saisir d'une affaire et on suit le dossier jusqu'au tribunal puis après le jugement."
Vous avez pris vos fonctions il y a un mois, avez-vous déjà observé des particularités dans le Calvados ?
"Je ne connaissais pas la région avant d'arriver. Je suis toujours dans une phase de découverte. Je constate que le Calvados n'est pas épargné par les phénomènes de délinquance que l'on constate au niveau national : les violences intrafamiliales, la montée générale des faits de violence et le trafic de stupéfiants."
Le préfet du Calvados prend le sujet des violences intrafamiliales à bras-le-corps. Est-ce l'une de vos priorités ?
"J'aimerais que tout le monde prenne ce sujet à bras-le-corps. L'essentiel des affaires de violences examinées au tribunal correctionnel sont commises au sein de la famille. Il faut prendre en charge l'ensemble de la famille : les femmes victimes et les enfants témoins. C'est important que les victimes n'hésitent plus et que la honte change de camp. La deuxième priorité est la lutte contre le trafic de drogue. Le Calvados n'est pas une plaque tournante, mais il est certain qu'il y a de la vente de stupéfiants, aussi bien en ville qu'à la campagne. Il peut aussi y avoir des enjeux autour du port de Ouistreham et les filières d'immigration clandestine avec l'Angleterre."
Avez-vous identifié des zones de consommation de crack, comme dans l'Orne ?
"Je n'ai pas assez de recul. Selon les premiers éléments dont je dispose, on n'est pas dans la même situation qu'à Alençon. L'objectif est d'éviter d'en arriver là."
Plusieurs affaires emblématiques ne sont pas résolues dans le Calvados, comme la disparition de Mathis Jouanneau. Avez-vous pris le sujet en main ?
"C'est un dossier ancien que l'on n'oublie pas. Je vais continuer à le suivre. On va continuer à discuter avec le pôle des cold cases au parquet de Nanterre. On ne va pas baisser les bras. Je ne peux pas promettre et donner de faux espoirs. C'est un dossier très long et difficile."
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