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Au théâtre, Christophe Honoré redonne vie à ses "Idoles" fauchées par le sida

Après avoir séduit à Cannes avec son film "Plaire, aimer et courir vite", le réalisateur français Christophe Honoré se tourne vers le théâtre où il redonne vie à six figures qui l'ont marqué, ses "Idoles", fauchées par le sida dans les années 90.

Au théâtre, Christophe Honoré redonne vie à ses "Idoles" fauchées par le sida
Le réalisateur français Christophe Honoré lors d'une conférence de presse à Cannes le 11 mai 2018 - Laurent EMMANUEL [AFP]

Cette pièce-hommage aux cinéastes Jacques Demy et Cyril Collard, au critique Serge Daney, aux auteurs Bernard-Marie Koltès et Hervé Guibert ainsi qu'au dramaturge Jean-Luc Lagarce --ses "parrains" comme Christophe Honoré les désigne-- sera donnée à partir de vendredi au théâtre de l'Odéon à Paris après avoir été créé à Lausanne (Suisse).

"Je me suis focalisé sur ces six artistes très importants pour moi à l'époque et qui représentaient chacun dans leur domaine des figures fortes", avait expliqué en septembre à l'AFP le cinéaste.

Il souhaite, grâce à eux, parler des années 90, dont l'"héritage est souvent évacué aujourd'hui, comme absent, comme si c'était une espèce de période dont on avait vite voulu se débarrasser".

"Fin de la fête"

Les années 90 ? "C'était la fin de la fête", affirme l'auteur du film "Les Chansons d'amour" qui ajoute: "moi j'avais 20 ans et forcément j'avais plutôt envie que ce soit le début".

Le chômage, la crise, "un avenir moins glorieux que nos parents", la guerre en Irak et "évidemment le sida qui, quand (...) vous démarrez vos histoires d'amour, vos histoires sexuelles" est un traumatisme, "que vous soyez homosexuel ou hétérosexuel".

Le sida, justement, c'est un point commun de ces six personnages.

Etudiant breton dans les années 90, "complexé", passionné de cinéma et de littérature, Christophe Honoré ne rêvait "que d'une chose, c'était de les rencontrer".

"Je suis arrivé à Paris en 1994 et ils étaient tous morts du sida. Et je suis toujours inconsolable de l'impossibilité à un moment d'avoir pu payer ma dette envers eux", raconte-t-il.

Collard et ses "Nuits fauves" qui emmenaient le sida vers le romantisme, Guibert, cet écrivain "insensé" au "visage angélique et émacié" sur le plateau d'Apostrophes, Demy et ses comédies musicales, Lagarce et Koltès rentrés parmi les auteurs français les plus joués...

"Moi, j'aurais l'impression d'avoir fait mon travail si les spectateurs sortent de la pièce en ressentant le manque de ces gens-là", souhaite le réalisateur qui aime autant s'exprimer par le cinéma que par le théâtre ou la littérature.

"Mettre en lumière"

"Les Idoles" constitue d'ailleurs le dernier volet d'un triptyque unissant ces formes d'expression et né d'une volonté de témoignage de Christophe Honoré.

"En France, on a connu un moment un peu difficile, pour les homosexuels mais pas que pour eux, c'était autour de la loi sur le mariage pour tous", explique-t-il.

Pour tous les gens descendus dans la rue à cette époque, il y avait "une légitimité à discriminer certains citoyens pour leur sexualité", justifiant qu'ils n'aient "pas accès au mariage".

Et ce constat l'a conduit à réaliser qu'il s'était aveuglé: "je pensais vraiment vivre (...) dans une société très apaisée et réconciliée par rapport à l'homosexualité et je me suis aperçu que c'était beaucoup plus compliqué que ça".

Il décide alors de prendre la parole sur ce sujet alors qu'il ne pensait pas que c'en "était encore un".

D'abord par un roman "Ton père", qui évoque son quotidien de papa homosexuel puis avec son film, "Plaire, aimer et courir vite", où il revisite déjà ces années 90, si importantes pour sa formation, à travers une histoire d'amour entre un jeune étudiant breton et un auteur parisien, atteint du sida.

Avec "Les Idoles", Christophe Honoré poursuit ce travail, avec comme désir la transmission: "remettre en lumière" ces artistes vénérés dont il n'a pas fait le deuil pour "donner envie aux gens d'aller ouvrir leurs livres, d'aller voir leurs films".

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