En ce moment : DANCE MONKEY - TONES AND I Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Gaza (Territoires palestiniens) (AFP). A Gaza, la lutte se joue sur les murs à coups de bombes de peinture

...

Gaza (Territoires palestiniens) (AFP). A Gaza, la lutte se joue sur les murs à coups de bombes de peinture
Un homme passe devant un mur de graffiti représentant un manifestant masqué lançant un bouquet de fleurs, le 21 novembre 2014 à Gaza - AFP
Ils peignent les décombres, recouvrent les murs encore debout de leurs messages en couleurs: à Gaza, sous blocus depuis huit ans et récemment ravagée par trois guerres, le graffiti est devenu un moyen d'expression et de lutte pour les jeunes. Au sud, ils butent contre le point de passage de Rafah, fermé par l'Egypte, au nord, les soldats israéliens les empêchent de franchir le point de passage d'Erez. Ces jeunes, comme la majorité des 1,8 million de Gazaouis, n'ont aucune issue et n'ont connu depuis leur naissance que les limites de leur petite enclave côtière coincée entre l'Egypte, la Méditerranée et Israël. Le sentiment d'enfermement, l'impuissance face aux bombardements, les deuils à répétition, l'humiliation et l'oppression, ces jeunes ont décidé de les traduire en dessin aux couleurs criardes ou pastel qui ornent les murs de Gaza. "En peignant ces murs, je me sens libre", lance Naïm Samsoum, 25 ans, la tête couverte d'un bonnet noir, de la même couleur que son large T-shirt. "Ce qu'on veut, c'est envoyer un message pour dire que les gens ici aiment la vie, qu'ils en ont marre de la mort et des destructions", affirme ce jeune Gazaoui qui dit avoir été inspiré par les vidéos qu'il a vu de tags sur des trains en Europe. Et dans les dessins des jeunes graffeurs gazaouis, comme dans de nombreuses formes d'art dans la bande de Gaza, la politique n'est jamais très loin. Près de la plage de Gaza, sur les murs de l'Université Al-Azhar, s'étalent en grand les portraits du dirigeant historique Yasser Arafat, le fondateur du Fatah mort en 2004, et du cheikh Ahmed Yassine, le fondateur de son rival islamiste, le Hamas, tué par les Israéliens la même année. Sous les deux visages, les jeunes qui ont vécu la prise de pouvoir par la force du Hamas à Gaza en 2007 avant une réconciliation entre les deux poids lourds de la politique palestinienne qui peine à se mettre en place dans les faits, ont inscrit en grosses lettres: "Oui à la réconciliation nationale". Un peu plus loin, c'est un graffeur partisan du Hamas qui a dessiné une roquette M-75. - Une longue tradition - Se servir de bombes de peinture comme arme politique n'est pas nouveau à Gaza, rappelle Fayez al-Sarsaoui, artiste plasticien. Dans l'enclave palestinienne, les murs ont commencé à se couvrir de messages politiques, d'appels à la grève et de rendez-vous pour manifester en 1987, lorsque débutait la Première Intifada car, dit-il à l'AFP, "le graffiti est une forme d'art peu coûteuse et qui permet de toucher facilement les gens". Et, renchérit Bassel al-Maqoussi, qui tient une galerie d'art dans un quartier cossu de la ville de Gaza, "écrire sur les murs était le moyen le plus simple de s'adresser aux gens sans prendre trop de danger. Distribuer des tracts demande beaucoup de temps et pouvait coûter la vie, alors qu'une phrase sur un mur reste longtemps et peut être vue par tous". Mais à la différence des slogans et des dates peintes à la va-vite sur les murs à l'époque, les jeunes réalisent aujourd'hui des fresques aux couleurs chatoyantes qui font s'arrêter les passants au détour de chaque rue, affirme l'artiste. Devant un poste de police écrasé sous les bombes durant l'offensive israélienne de cet été, le mur est ainsi recouvert du dessin d'un enfant, le poing levé et sous lequel est écrit en couleurs "Liberté". "La liberté", c'est la définition même du graffiti pour Moussaab Abou Daff, 20 ans, qui lui aussi recouvre les murs avec ses bombes de peinture. "Le graffiti me permet de m'exprimer et de raconter l'endroit où je vis", dit à l'AFP le jeune homme habillé d'un jean ample et d'un T-shirt à l'effigie de Bob Marley. "Ici, à Gaza, on étouffe sous les destruction, alors on a vraiment besoin de s'exprimer, de dire ce qu'on pense", poursuit-il. "Les Israéliens nous oppriment, ils nous empêchent de voyager et ils assiègent Gaza. Alors, j'ai décidé de raconter sur les murs de Gaza ce qui se passe chez nous", conclut Moussaab.
Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Pour aller plus loin
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
Sud Portugal...
Sud Portugal... Granville (50400) 0€ Découvrir
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping...
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping... Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) 0€ Découvrir
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d'
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d' Gouville-sur-Mer (50560) 0€ Découvrir
Gîte
Gîte Sainte-Mère-Eglise (50480) 67€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
Billard Charles X
Billard Charles X Saint-Contest (14280) 2 500€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du mardi 23 avril
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Gaza (Territoires palestiniens) (AFP). A Gaza, la lutte se joue sur les murs à coups de bombes de peinture