Pendant près d'une heure, le chef de l'Etat, son épouse, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et une infime poignée de privilégiés ont pu admirer les représentations célèbres dans le monde entier d'aurochs, de chevaux ou de cerfs, peintes il y à 17.000 ou 18.000 ans par les hommes de Cro-Magnon qui peuplaient la vallée de la Vézère, au coeur du Périgord.
Découverte en 1940 par quatre adolescents, la grotte de Lascaux a été fermée au public en 1963 après l'apparition d'algues vertes menaçant les fresques. Les visiteurs ont accès depuis 1983 à une copie, située à quelques centaines de mètres de l'originale et qui accueille 250.000 personnes par an.
A nouveau menacée par l'apparition de champignons qui tachent ses parois, la grotte originale n'est plus ouverte qu'à de très rares exceptions.
Lors d'un bain de foule dans les rues de Montignac puis d'un discours improvisé dans le centre de recherche sur la préhistoire des Eyzies-sur-Tayac, Nicolas Sarkozy a longuement confié sa joie de visiteur.
"Quand on sait qu'il y a 18.000 ans, des hommes savaient à ce point exprimer leur émotion, c'est quelque chose qui nous a bouleversés", s'est-il extasié. "C'est un miracle que, malgré le passage du temps --une paille, presque 200 siècles-- la fraîcheur, la grâce, le charme, le mystère qui émanent de ce sanctuaire soient absolument intacts".
Tout à son émotion, le président a également loué les charmes de la Dordogne. "Le brave néanderthalien avait parfaitement compris qu'ici, c'était plus tempéré qu'ailleurs, qu'il devait y avoir du gibier, qu'il faisait beau et qu'il y faisait bon vivre (...). Ca me donne des idées énormes, ça", a-t-il lancé, hilare, à ses hôtes.
A la centaine de manifestants aux portes de Montignac, qui ont vu dans sa visite exceptionnelle un "privilège" digne de l'Ancien régime, Nicolas Sarkozy a répondu qu'elle était "de son rôle" de chef d'Etat.
Dans la foulée, il s'est même posé en "protecteur de la culture", "protecteur des artistes" et "protecteur des chercheurs". En rappelant que le gouvernement avait débloqué une enveloppe de 4 milliards d'euros sur dix ans pour la restauration du patrimoine.
"On ne peut pas être soumis aux seules forces du marché et de l'immédiateté (...). Investir dans la restauration du patrimoine, c'est investir dans l'avenir et dans la croissance", a-t-il assuré, en promettant de défendre la "fiscalité incitative" pour les privés qui entretiennent des monuments historiques.
Plus concrètement, Nicolas Sarkozy a promis aux élus de la région que l'Etat serait "un partenaire actif", en clair un soutien financier, à leurs projets de développement Lascaux 3 (exposer des reproductions de peintures dans le monde entier) et Lascaux 4 (nouveau centre dédié à l'art pariétal).
Il les a même incités à réfléchir à ce "projet fantastique" qu'il a baptisé Lascaux 5, qui consisterait à "reconstituer en trois dimensions l'intérieur des grottes ornées pour pouvoir les visiter à domicile+".
Nicolas Sarkozy a enfin profité de l'occasion pour annoncer que "sa" future Maison de l'histoire de France, un projet qu'il défend depuis son élection, serait créée "dans quelques jours", avec un quartier général établi sur le site parisien des Archives nationales, au coeur du quartier du Marais.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.