Frédérique Bedos (Piste 1)
Frédérique Bedos (Piste 2)
UN TÉMOIGNAGE RARE ET BOULEVERSANT
Frédérique Bedos a été la première animatrice française sur la chaine musicale MTV. Pendant quinze ans, elle a consacré sa vie aux médias, côtoyé les plus grandes stars, présenté les Victoires de la musique et fait la Une de nombreux magazines. Mais elle a toujours soigneusement caché son histoire. Pour la première fois, elle dévoile son enfance si particulière dans une formidable famille adoptive.
Vous venez de publier un livre dans lequel vous racontez votre histoire. Pourquoi ce titre : La petite fille sur la balançoire ?
Parce que j’ai toujours balancé entre de multiples vies. À commencer par une double enfance. D’un côté, avec ma mère biologique, Maman Jeanne, j’étais fille unique et menais une vie de bohème, alors que peu à peu elle sombrait dans la maladie psychiatrique. De l’autre, avec ma famille d’adoption, chez qui j’allais me réfugier régulièrement dès l’âge de 3 ans.
Une famille hors du commun…
Oui, même s’ils détestent qu’on parle d’eux en ces termes ! Dans cette petite maison de Croix, dans le Nord, où m’a amenée un jour Maman Jeanne, vivaient une dizaine d’enfants adoptés. Je me suis tout de suite sentie chez moi car j’ai trouvé là-bas la sécurité et la tendresse. Maman Jeanne s’est installée dans les environs, et j’ai commencé à faire des allers-retours entre son appartement et la maison de Papa et Maman – c’est ainsi que j’ai vite appelé Michel et Marité.
Même si l’on n’a pas les bonnes cartes en main, tout est possible
Vous avez, toute petite, eu le sentiment d’être la mère de votre Maman Jeanne. Elle vous a parfois mené la vie dure. Vous assurez pourtant l’avoir toujours aimée…
Bien sûr ! C’est très difficile pour un enfant de ne pas aimer sa maman ! Je n’aimais pas sa maladie. Mais que pouvait-elle contre ce mal ? Alors oui, j’ai souffert. Mais Maman Jeanne m’a donné l’amour inconditionnel d’une mère pour son petit bébé.
Pour survivre, il a fallu que je m’éloigne d’elle. Que je trouve ma propre route. Même si l’on n’a pas les bonnes cartes en main, tout est possible. On peut s’en sortir. On suit peut-être un chemin chaotique, mais c’est la condition sine qua non pour arriver à quelque chose de bon. C’est pour encourager les gens à tracer leur route malgré les embûches que j’ai écrit ce livre.
Dans votre famille, celle de Michel et Marité, vous avez côtoyé environ 18 frères et sœurs, certains atteints de handicaps ou héritiers d’une histoire lourde. Comment une telle maisonnée fonctionnait-elle ?
De prime abord, fonder une famille comme celle-ci, ce n’était pas raisonnable. D’autant que mes parents n’avaient pas de gros moyens : Papa tenait une quincaillerie avec ses frères, Maman s’occupait des enfants. De plus, la plupart des petits qui arrivaient chez eux avaient souffert de la grande douleur de l’abandon qui installe une colère permanente chez celui qui la subit.
Et pourtant, la magie a opéré. Chacun d’entre nous aurait pu dire « Regardez comme mon histoire est horrible ! » Or, chacun pouvait trouver, chez son frère ou sa sœur, une histoire quasiment pire que la sienne ! Alors on arrêtait de regarder son petit nombril, on se décentrait et on se disait : « Je vais aider celui qui est à côté de moi. » En un mot, on se sauvait. Le secret, c’est cela : la main tendue.
site de l'éditeur : http://www.arenes.fr/spip.php?article3275
site du projet imagine.com:http://www.leprojetimagine.com/
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