"On avait dit OK pour le raz Blanchard, nous y réfléchissons depuis 3 ans car des industriels viennent régulièrement nous voir. Mais le Raz de Barfleur, c'est une idée de la ministre pondue en avril !", indique Béatrice Harmel. Elle représente le Comité régional des pêches aux réunions de concertation sur les hydroliennes, menées par les représentants de l'Etat.
Les hydroliennes dans un gisement moulier
Depuis avril, à la demande de Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie, le préfet de la Manche et le préfet maritime ont en effet entamé une réflexion pour définir des zones propices à l'installation de fermes pilotes d'hydroliennes, dans le Nord-Cotentin. Ils ont déterminé 3 secteurs à l'Ouest, dans le Raz Blanchard, et deux autres secteurs de 2 km à l'Est, dans le Raz de Barfleur.
"Les services de l'Etat ont bien travaillé, mais la conclusion n'est pas raboutée à l'ensemble de la concertation", estime Béatrice Harmel. Le comité régional des pêches demande la suppression de la zone de Barfleur, prévue "en plein milieu d'un gisement de moules". Une centaine d'armateurs différents travaillent aussi à cet endroit. "Des casiers, du chalut, du chalut à perches... C'est déjà difficile de partager la ressource entre ces différents métiers".
Une transition énergétique nécessaire
Les pêcheurs craignent que la zone de Barfleur soit donc réduite, si des hydroliennes sont implantées. Autre interrogation : l'impact des machines et de leurs cablâges sur l'environnement et notamment sur le plancton qui nourrit les coquillages. "Nous sommes conscient qu'il faut une transition énergétique. Mais sous prétexte de créer de l'emploi, attention à ne pas retirer leur travail à d'autres" prévient Béatrice Harmel.
Elle s'inquiète aussi de ce qu'il en sera après la création des fermes pilotes, et lors de l'exploitation commerciale des hydroliennes. "Lors de cette concertation on parle de 3 ou 4 machines, mais avec une visée commerciale ce sera plutôt 500 hydroliennes au fond de l'eau !" Le comité regrette également que les concertations autour des énergies marines renouvelables ne se fassent pas au niveau régional. "Les impacts des hydroliennes du Cotentin, des fermes d'éoliennes à Courseulles-sur-Mer (14), etc. Il y a un effet cumulatif sur les zones de pêche".
BONUS AUDIO : écoutez Béatrice Harmel, secrétaire générale du Comité régional des pêches
Hydroliennes : les pêcheurs disent non au Raz de Barfleur
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