Sous la carapace du premier maître Steve Theys, instructeur à l'école atomique de Cherbourg, se cache un sous-marinier en sommeil. Celui qui fut scolarisé au lycée professionnel Philippe Cousteau, en Gironde, était-il prédestiné à explorer les profondeurs de l'océan au sein des forces sous-marines ? Dans tous les cas, il ne rêve que d'une chose : replonger.
Plonger par curiosité
Pourtant, lorsqu'il découvre la Marine, c'est tout à fait par hasard, alors qu'il est étudiant. Électricien de formation, il s'engage et passe ses premières années en tant que marin à l'air libre, sur la frégate de surveillance Germinal, qui navigue de conserve avec le navire école Jeanne-d'Arc.
Puis il "passe la seconde" et, en 2000, intègre les forces sous-marines, à Toulon. "C'était par curiosité. On ne peut pas juger quelque chose que l'on ne connaît pas ! Et puis j'avais une envie de voyage...".
Premier maître Theys : "Le sous-marin, c'est un autre monde"
2 ans de vie sous l'eau
Il découvre un nouveau monde. "Au départ, j'avais quelques appréhensions, à commencer par le vocabulaire. Purge, ballast, régleur, sas...". Mais la vie dans le sous-marin devient vite familière, grâce à l'esprit d'équipage. "Tout est basé sur la confiance, c'est une chaîne d'hommes, qui effectuent des actions. On se repose toujours sur un autre."
Cette confiance, d'autant plus indispensable lorsque l'espace vital est réduit. "Dans certaines coursives, on se frôle. Les gens sont tellement proches que tout le monde doit jouer le jeu pour que tout se passe bien".
Premier maître Theys : "Le sous-marin, c'est un autre monde"
Des missions de 3 à 4 mois, et au maximum quatre semaines sans mettre le nez dehors. "Un sous-marin nucléaire d'attaque est amené à reprendre la vue, de temps en temps. Grâce aux périscopes, j'ai pu profiter d'un beau soleil certains jours !". En tout, Steve Theys estime qu'il avoir passé deux années de sa vie sous l'eau.
Un métier particulier
Premier maître Theys : "Le sous-marin, c'est un autre monde"
Une vie qui suscite souvent les interrogations dans son entourage. "Oui, j'exerce un métier particulier, mais je préfère rester discret. C'est plus simple de dire que je suis électricien !". En réalité, Steve Theys est atomicien, qualifié pour travailler sur les réacteurs nucléaires embarqués.
"Lorsque l'on vit trois mois sous l'eau, que l'on dort à 5 mètres du cœur nucléaire, on est presque moins exposé aux rayons ionisants que ceux qui passent 2 mois sur certaines plages bretonnes. Pour moi c'est une énergie sûre."
"Le nucléaire est sûr"
Premier maître Theys : "Le sous-marin, c'est un autre monde"
Et c'est peut-être ce défi du nucléaire qui lui plaît tant dans le métier. "J'ai du mal à l'expliquer. Vous tombez amoureux de quelqu'un, cela ne s'explique pas. Pour mon métier c'est pareil. C'est sûr qu'il y a le côté technologique. On met à ma disposition des moyens et du matériel que je ne pourrais trouver dans aucune entreprise civile".
A 37 ans, le premier maître Theys se lance d'ailleurs dans un nouveau challenge technologique : dans quelques semaines il partira en formation afin de rejoindre, à terme, le programme des nouveaux sous-marins de classe Barracuda.
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