Chaque matin, Aline Olivier passe la porte de la Saline, pour aller travailler au sein de la base navale. Mais elle n'est pas militaire, elle fait partie des 920 civils qui travaillent pour la Marine nationale à Cherbourg. Doctorante en chimie, elle confie être arrivée dans ce milieu "un peu par hasard ! Je ne connaissais pas du tout le monde militaire avant d'arriver à Cherbourg".
Aline Olivier, responsable d'un labo de la Marine : "Il faut être très minutieux"
Pourtant, en 2001, elle tente – et obtient - le concours de la fonction publique proposé par le ministère de la Défense. Deux choix s'offrent alors à elle : "Soit j'allais à Versailles, pour un travail en pyrotechnie sur le stockage de munitions de l'armée de terre, soit à Cherbourg, au sein de la Marine nationale, pour un poste à l’École des Applications Militaires de l'énergie atomique (Eamea)".
Grades et abréviations
Si la région parisienne est plus proche de son Nord-Pas-de-Calais natal, elle choisi l'aventure du grand Ouest. "C'était un travail de 'paillasse', de développement de méthodes d'analyses", justifie Aline Olivier. Pendant huit ans, à l'EAMEA, elle qui aime l'ambiance des laboratoires étudie, analyse, manipule et expérimente... le quotidien à la base navale !
Aline Olivier, responsable d'un labo de la Marine : "Il faut être très minutieux"
"L'une des choses un peu déstabilisante pour les civils, ce sont les abréviations. Les militaires en utilisent beaucoup. Mais on s'y fait... ou on demande, quand on ne sait pas !". A l'époque, Aline se fait aussi une anti-sèche : "une fiche, sur laquelle les différents grades et galons étaient notés... Je l'ai toujours dans mon bureau, d'ailleurs !"
Le Lasem surveillance notre environnement
Aujourd'hui, Aline Oliver travaille au Lasem, le Laboratoire d'analyse, de surveillance et d'expertise de la Marine. Il y a trois ans, elle a quitté la paillasse de l'Eamea pour devenir responsable du laboratoire de chimie analytique.
On y analyse les sédiments, l’eau de mer ou l'air pour déterminer l'impact d'une pollution ou d'un draguage sur l'environnement. Le Lasem assure aussi un contrôle en matière d’hygiène et de sécurité sur les bateaux, au sein de la base navale ou de l'école des Fourriers. Toutes les armées peuvent solliciter les Lasem de Cherbourg, Brest et Toulon.
Aline Olivier, responsable d'un labo de la Marine : "Il faut être très minutieux"
C'est Aline Olivier qui réceptionne les demandes d'analyses et répartit le travail entre ses quatre collègues techniciennes. Et là encore, son travail passé derrière la paillasse n'est jamais bien loin. "Moi qui ai pendant longtemps manipulé, je sais combien ce travail est minutieux et qu'une analyse ne se fait pas en cinq minutes ! Préparer les solutions, les passer sur l'analyseur, dépouiller les résultats, les valider... Ce recul me permet de gérer au mieux les demandes des clients selon l'urgence".
Spécialité : bouteilles de plongée
Aline Olivier, responsable d'un labo de la Marine : "Il faut être très minutieux"
Pas d'analyses classées "secret défense", le Lasem est un laboratoire comme les autres. Mais Cherbourg a quand même sa spécialité. "Nous analysons régulièrement l'air des bouteilles de plongées utilisées par le Groupement de Plongeurs Démineurs de la Manche. Il faut être très précis : imaginez que l'on valide une bouteille et qu'il y ait un accident de plongée !". Ou quand les civils ont la vie des militaires entre leurs mains...
Pratique :
Portes ouvertes de la base navale de Cherbourg, le dimanche 2 juin de 9h à 19h00. Animations, démonstrations, bateaux à visiter. Entrée gratuite. Plus d'infos sur le Facebook de l'événement.
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