Il est vrai que l'expression "zéro déchet" peut faire peur. Ceux qui ont expérimenté ce mode de vie vous diront tout le contraire. "Il faut y aller progressivement", conseille Marie-Laure Chevallier, qui habite dans le secteur d'Evrecy. Elle est convaincue qu'il faut dire stop aux emballages industriels, trop nombreux. Florence Alves, qui vit seule dans sa maison du centre-ville de Caen, la rejoint. "On met trois semaines pour prendre de nouvelles habitudes. Il faut y aller pas à pas sinon on abandonne." Elles font partie toutes les deux des foyers témoins de l'opération "zéro déchet" lancée par le Syvedac (Syndicat pour la valorisation et l'élimination des déchets de l'agglomération caennaise).
Florence Alves dit stop aux emballages cartons et plastiques. Elle stocke tout dans des bocaux.
Plus de cuisine maison
pour moins d'emballages
Pendant trois mois, elles sont missionnées pour mettre en pratique des éco-gestes afin de réduire le nombre de déchets à la maison. Car chez Marie-Laure, le constat fait mal à la tête. La famille jetait plus de 11 kg de déchets par personne en moyenne par mois. "On ne s'en rendait pas compte mais avec trois enfants, ça monte vite !" Le plus complexe a été d'initier Margaux (7 ans), Éloïse et Raphaël (10 ans). Bien qu'ils disent "adorer donner le reste de l'assiette aux poules", la maman avoue qu'ils "ne sont parfois pas très vigilants". C'est pourtant dans la cuisine que leurs efforts se sont concentrés. "On achète de moins en moins de gâteaux industriels pour faire la chasse au plastique. On cuisine plus et on stocke dans des contenants en verre, explique Marie-Laure. Là où je ne trouve pas de solution, c'est pour les pots de yaourt."
Eloïse, Margaux et Raphaël donnent les épluchures à leurs trois poules. Cela évite des tonnes de déchets supplémentaires.
"Je ne le vis pas comme une contrainte mais le zéro déchet doit rester fun"
Quant à la salle de bain, il est encore difficile pour Anthony Chevallier, le papa, de faire sans ses cotons-tiges. "Maman veut aussi acheter du savon rechargeable", sourit Margaux, très attachée à son shampoing qui ne pique pas les yeux. De son côté, Florence avait déjà entrepris quelques démarches il y a déjà cinq ans. Pour elle, le frein principal a été de faire sa lessive soi-même, jusqu'au jour où elle a eu le déclic. "J'avais peur que ça abîme ma machine à laver. Un atelier avec le Syvedac m'a transformée." Sa façon de consommer a changé. Davantage de vrac pour moins d'emballages, compost, savons et shampoing solides... Cette assistante maternelle utilise aussi des couches lavables. "C'est un style de vie qui rend heureux. Je ne le vis pas comme une contrainte, il faut que ça reste fun", rappelle celle qui a aussi installé des toilettes sèches il y a six mois, au retour d'un voyage en Inde. Elle prévoit dans les années à venir d'installer quelques panneaux solaires pour une électricité propre. En attendant, la planète leur dit merci.
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