Cela faisait partie des grands thèmes de campagne de la nouvelle municipalité de Rouen, porté notamment par les écologistes : celui de la ville résiliente. En clair, lutter contre l'artificialisation des sols, adapter la ville au changement climatique et faire la part belle à la nature en ville et à la participation citoyenne.
C'est Fatima El Khili, adjointe en charge de l'urbanisme et écologiste, qui porte ces sujets pour la Ville. Mercredi 14 avril, pour la première fois, elle réunissait l'ensemble des promoteurs, bailleurs sociaux et architectes qui sont concernés par des projets rouennais. "Il s'agissait de leur redonner nos ambitions politiques, de permettre un habitat dans un environnement agréable, avec de la nature et un cadre de vie apaisé", explique-t-elle.
Plus question donc, de construire "des cubes et des produits investisseurs" et d'accélérer la densification sans réfléchir aux espaces extérieurs. Fatima El Khili veille d'ailleurs à recevoir chaque promoteur pour discuter des projets conséquents à venir.
"À chaque changement de municipalité, on s'adapte à la politique des élus", affirme de son côté Christophe Demouilliez, président de la Fédération des promoteurs immobiliers de Normandie, qui a apprécié dans la forme la réunion avec l'ensemble des promoteurs. "Ce que j'ai bien retenu, c'est de mieux construire la ville. Et j'y suis particulièrement favorable", indique-t-il.
Quel rythme pour les constructions de logements ?
Des points de désaccords subsistent malgré tout, notamment sur le rythme de construction des logements. 1 445 ont été construits en 2020, alors que la Ville estime qu'il en faudrait 720 par an sur les six ans à venir. "Moi, je pense qu'on ne construit pas assez de logements à Rouen, réagit Christophe Demouilliez. Quand on ralentit la construction du neuf, on va mathématiquement faire augmenter le prix de l'ancien, et il augmente déjà de manière forte en ce moment."
Par ailleurs, la question du développement des quartiers ouest reste en suspens. "Un périmètre d'étude a été mis en place pour lever le pied sur la construction de logements", explique Fatima El Khili, qui attend des précisions sur les capacités en assainissement, les besoins en espaces verts ou encore en service public, notamment en école. "Je ne vais pas dire que ça me ravit que les projets soient en stand-by, mais je le comprends", répond Christophe Demouilliez.
Une charte pour les promoteurs ?
À l'issue de sa réunion avec les promoteurs, l'adjointe à l'urbanisme a proposé la mise en place d'ateliers thématiques, mais aussi la rédaction d'une charte du bien construire : "Ce n'est pas gagné d'avance et la charte sera écrite avec les uns et les autres, mais c'est une proposition forte qui a émané", explique Fatima El Khili.
"Par principe, la Fédération des promoteurs déteste les chartes parce qu'en règle générale, ça nous bloque. Maintenant, je participerai aux discussions", explique Christophe Demouilliez, qui pourrait la signer au titre de son entreprise, Atome.
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