Il pensait avoir rendez-vous avec une enfant de 12 ans… Mais c'est la police qui l'attendait, sur place. Un homme âgé de 52 ans a été arrêté, mercredi 14 avril au Havre, à la suite d'un signalement de l'association Les Enfants d'Argus. Composée de citoyens anonymes, elle a fait, depuis environ un an, de la traque des pédocriminels présumés sur les réseaux sociaux sa spécialité, en créant de faux profils d'enfants âgés de 10 à 12 ans. "Nous avons une multitude d'enfants virtuels sur tous les réseaux. Nous n'entrons pas en contact avec les adultes, ce sont eux qui font une demande d'ami", détaille le président de l'association, qui se fait appeler Lambert. Quand l'adulte engage la conversation, l'enfant virtuel rappelle son âge. "Cela ne les empêche pas, très vite en général, de tourner sur des discussions à caractère sexuel, avec des envois de photos ou de vidéos", poursuit Lambert. Par le biais des indices que l'adulte laisse sur les réseaux sociaux, l'association tente de remonter le fil pour trouver son identité.
Des équipements informatiques saisis
Dans le cas du Havrais, c'est par Facebook que tout s'est joué. La discussion a duré un peu plus d'un mois. Quand elle a considéré avoir assez d'éléments, l'association a effectué un signalement auprès des autorités. "Un individu a effectivement été arrêté et placé en garde à vue, qui a été prolongée cet après-midi", confirme Bruno Dieudonné, procureur de la République du Havre. L'interrogatoire devrait aboutir à l'ouverture d'une information judiciaire. Les chefs de pédopornographie, proposition sexuelle à des mineurs et détention d'images pédopornographiques pourraient être retenus. "Les supports informatiques saisis lors des perquisitions sont en cours d'analyse", précise le procureur, qui ignorait l'existence de l'association.
Les Enfants d'Argus, qui exerce en France, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg, affirme avoir contribué à l'arrestation de 18 personnes depuis sa création. Pour Lambert, il ne s'agit pas de faire justice soi-même, simplement de donner l'alerte. "Nous n'entrons jamais en contact direct avec les pédocriminels, on peut tomber sur n'importe quel individu, qui peut être dangereux", assure Lambert, qui rappelle qu'aucun réseau social n'est épargné par ce type de criminels.
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