Comment qualifier la situation à l'hôpital Monod ?
"Elle est très incertaine et très fluctuante d'une journée à l'autre. Il y a parfois des vagues d'arrivées de patients Covid, suivies le lendemain par une stabilité. C'est imprévisible. Au printemps, c'était plutôt par paliers : le nombre de patients montait doucement, se stabilisait, avant une nouvelle augmentation. La situation actuelle est déjà plus critique que le pic que l'on a eu au mois d'avril. Et on sait que l'ascension de la courbe n'est pas terminée."
Face à cela, quelles solutions opérationnelles ?
"Il faut toujours avoir un coup d'avance, notamment le week-end. Nous avons aujourd'hui trois unités Covid ouvertes. Dès ce vendredi 30 octobre, nous nous mettons en capacité d'en activer une quatrième. Les personnels viennent travailler, en surplus, sur les autres unités. On s'organise comme si l'unité était déjà ouverte. Il n'y a plus qu'à appuyer sur le bouton. Parallèlement, on réorganise le reste de l'hôpital, notamment les urgences et la pédiatrie. Plusieurs unités sont passées en journées de douze heures de travail, d'autres le feront la semaine prochaine."
Que se passe-t-il si plusieurs patients sont positifs dans une unité classique ?
"On dépiste tout le monde, agents et patients. Si les patients sont asymptomatiques, ils restent là où ils sont hospitalisés et l'unité est confinée, c'est-à-dire que l'on arrête les nouvelles admissions entre sept et dix jours. Depuis mi-septembre, c'est arrivé dans trois unités non-Covid. Si le patient a besoin d'oxygénation, il est transféré dans une unité dédiée."
Avez-vous, comme d'autres hôpitaux, des difficultés à recruter ?
"Nous passons des annonces, mais il y a peu de candidats disponibles à cette période. Nous privilégions donc la réorganisation interne et la gestion des compétences, avec par exemple certains agents qui sont passés par les urgences ou la réanimation au cours de leur carrière."
Qu'en est-il du matériel ?
"C'est moins compliqué qu'au printemps. Nous avions commandé du matériel en janvier/février et après le confinement, notamment des respirateurs. La situation est sous contrôle. Pour les masques, gants ou surblouses, nous avons à peu près six mois de stock d'avance."
Quelle est la situation aux urgences ?
"On constate déjà une baisse du nombre de passages. Habituellement, nous enregistrons 140 à 150 patients par jour. Un chiffre qui est tombé à 100-120 à la mi-octobre et à 70 personnes en cette fin de semaine. Le passage du personnel en douze heures permet de s'organiser, de faire face à l'absentéisme. Les pathologies non urgentes sont redistribuées vers les cliniques du Havre."
À partir de quand l'accélération de cas s'est-elle manifestée ?
"Le week-end dernier a été fulgurant. Il y a eu une augmentation de 50 % du nombre de patients Covid entre le samedi après-midi et le lundi matin. La responsabilité de chacun, le strict respect du confinement et des gestes barrières : il n'y a que cela qui pourra limiter l'impact sur le système de santé. Les quinze prochains jours vont être décisifs."
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