Patrick Daimé est le président de l'ordre des médecins de Seine-Maritime.
La deuxième vague de Covid-19 est bien présente en Seine-Maritime. Quelles sont vos observations au niveau de la médecine de ville ?
On constate une circulation intensive du virus en Seine-Maritime, et particulièrement sur la métropole de Rouen. Les autres territoires sont "en phase de rattrapage", donc on est dans une situation préoccupante, que l'on n'avait pas connue d'ailleurs lors de la première vague.
Je ne dirais pas que nous sommes débordés, mais l'activité est importante car on s'acharne à prendre en charge toutes les pathologies habituelles, avec la montée en puissance des pathologies hivernales. Et on essaie de continuer l'activité normale, en particulier la prise en charge des maladies chroniques.
Les yeux sont braqués vers l'exécutif qui doit prendre de nouvelles mesures plus dures face à l'épidémie. Vers quoi faut-il aller ?
Ce n'est pas aux médecins de prendre ce type de décision. Très clairement, on a une montée exponentielle du nombre de cas et une montée exponentielle du nombre de malades qui nécessitent des hospitalisations, voire des réanimations… Il faut trouver les moyens, comme pendant la première vague, d'écraser ce pic et garder la possibilité de gérer correctement les formes les plus graves. L'exécutif a une équation particulièrement compliquée à résoudre. Il faut avoir un impact sur les aspects sanitaires en limitant l'impact sur les aspects sociaux, sociétaux et financiers.
Êtes-vous mieux armés face au virus que lors de la première vague ?
On a bénéficié du fait que l'on savait que le virus ne disparaîtrait pas du jour au lendemain. Les approvisionnements en masque, en gel, sont là, même s'il y a une petite tension sur les gants. Aujourd'hui, on connaît aussi un peu mieux le virus, même s'il nous réserve encore des surprises. On a une capacité à tester qui est importante.
En revanche, on a des difficultés sur le tracing. Quand il y a 1 000 cas, c'est facile, quand il y en a 50 000, c'est plus compliqué de suivre les contaminations… D'où la nécessité de s'acharner tous, à la fois individuellement et collectivement, à freiner la transmission du virus.
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