Un an après l'incendie de Lubrizol à Rouen, l'entreprise américaine est mise en examen et un procès se profile, selon l'avocat de victimes, Jonas Haddad.
Un an après l'incendie, où en est la procédure pour les victimes ?
On a conseillé à nos clients à l'époque de déposer plainte contre X. Ce qui est important, c'est qu'il y a désormais un réquisitoire introductif et Lubrizol est mis en examen sur plusieurs champs : destruction involontaire du bien d'autrui, mise en danger de la vie d'autrui, déversement de substances nuisibles et rejet en eau douce de substances nuisibles et exploitation d'une installation sans respect des obligations. Il y a plus d'un millier de plaignants. Désormais, ils vont pouvoir se constituer partie civile.
Cela veut dire que l'on peut imaginer un procès Lubrizol avec des centaines de parties civiles ?
Sans vouloir faire des pronostics hasardeux, c'est plus que de l'imagination, c'est de la certitude. Il y aura un procès Lubrizol et il impliquera des milliers de personnes. Ce sera dans quelques années certainement, le temps que la Justice fasse son travail. Mais il y aura un procès qui fera très certainement jurisprudence.
Que peuvent espérer les victimes dans le cadre d'un procès ?
Le droit pénal a deux objectifs. D'abord, il s'agit de reconnaître le statut de victime et signifier que la société ne tolère plus ces choses-là. Deuxièmement, ceux qui ont subi des préjudices matériels concrets pourront être indemnisés. Certains restaurateurs ont fait moins 90 %, moins 100 % de chiffre d'affaires pendant plusieurs mois. Les mécanismes d'indemnisation de Lubrizol jusqu'à présent ont été, à notre sens, insuffisants.
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