L'effort a été primordial. Au cœur de la crise sanitaire, alors que les solutions hydroalcooliques étaient des denrées rares, le département de pharmacie de l'université de Rouen a mis la main à la pâte. "L'OMS avait donné une solution simple pour faire le produit et les professionnels de santé de la Normandie avaient besoin de soluté hydroalcoolique", détaille Loïc Favennec, directeur du département pharmacie de l'université de Rouen Normandie. Le département de pharmacie disposait du savoir-faire ainsi que de deux des composés primordiaux, que sont l'eau oxygénée et la glycérine. Ne manquait plus que l'alcool, en l'occurrence de l'éthanol.
Les 300 premiers litres écoulés en deux heures
"L'université nous a donné, dans un élan de générosité spontané, l'ensemble du stock en alcool", détaille le pharmacien. De l'éthanol qui est utilisé notamment dans la filière chimie. 300 L ont été ainsi récoltés. Des industriels de la région ont ensuite fait don de 600 L supplémentaires pour poursuivre la production. Seul bémol, cet alcool devait être certifié de qualité pharmaceutique pour convenir à la production de solution hydroalcoolique. "On dispose à l'université et au CHU de moyens de contrôler les solutions hydroalcooliques. Grâce à ces moyens, nous avons pu fabriquer ce soluté, de qualité pharmaceutique." Ne restait plus qu'à rencontrer la demande, qui a été considérable. L'université s'est d'abord appuyée sur le réseau de médecins généralistes qui sont maîtres de stages pour des étudiants rouennais. "Ils ont été tout de suite intéressés ! Les 300 litres que j'avais sont partis en moins de deux heures ! De Pacy-sur-Eure à Fécamp en passant par Londinières, tous les cabinets médicaux avaient besoin de soluté, sinon ils fermaient", détaille Loïc Favennec. De quoi encourager le département à poursuivre la production.
EHPAD, cabinets infirmiers, sociétés de soins à domicile, kinés et même pompiers de Seine-Maritime se sont alimentés gracieusement auprès de la fac de pharma qui a produit en tout 1 200 L de solution hydroalcoolique, jusqu'à ce que la pénurie des circuits classiques s'éteigne. Étudiants et enseignants ont mis la main à la pâte, comme Alexis Alvarez, étudiant en cinquième année. "Pour nous, ça a été un honneur de participer à ça, de donner un peu de notre personne pour combattre la crise sanitaire", explique-t-il.
Reportage de Tendance Ouest
L'efficacité du système a également séduit l'université Rouen Normandie, qui va avoir des besoins considérables à la rentrée, lorsque les cours vont reprendre en présentiel.
La production va elle aussi reprendre au sein du département pharmacie, ce qui permettra de limiter les coûts. "On fabriquera 200 à 300 L de solution hydroalcoolique par semaine dès septembre. L'université sera à peu près autosuffisante", abonde le professeur Loïc Favennec. "1 L correspond à environ 1 000 pressions d'un flacon, donc permet de désinfecter 1 000 fois les mains de quelqu'un." 200 L par semaine permettront donc jusqu'à 200 000 désinfections pour les étudiants et le personnel de l'université à la rentrée.
Loïc Favennec
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