La hausse du prix des carburants est particulièrement sensible pour les populations rurales, qui n'ont aucun autre moyen pour se déplacer que d'utiliser leur voiture. Ici, il n'y a ni bus, ni métro, ni RER, ni voiture particulière avec chauffeur et carburant payé par le contribuable, pour effectuer ses déplacements. La France d'en bas n'en peu plus des leçons de morales des politiciens parisiens. L'utopie de la voiture électrique est ici un rêve inaccessible à tout Smicard...
La goutte de carburant qui fait déborder le vase...
La mobilisation des gilets jaunes, c'est le coup de gueule de la France d'en bas. Contre la énième hausse du prix des carburants, mais aussi pour rabattre le caquet de Macron jugé ici trop arrogant ... qui dit assumer, mais assumer quoi ? Ce n'est pas lui qui fait le chèque à la pompe, entend-on ici ou là : lui ne connaît pas la crise ressentie dans la ruralité. Le prix de l'essence arrive après la multiplication des points de contrôles techniques qui ont cloué au garage nombre de vieux véhicules qui n'entrent plus dans les nouvelles normes.
Mobilisation des gilets jaunes de 17 novembre 2018. - Eric Mas
C'est pour votre bien
Ces nouvelles contraintes techniques, c'est pour votre sécurité, avait-il alors été expliqué aux ruraux. Sauf qu'eux avaient encore besoin de leur ZX diesel des années 80 pour aller bosser, pour emmener le petit dernier à la piscine et pour aller le samedi à la grande surface du coin. Et puis il y a eu la limitation de vitesse à 80. Dix kilomètres heure de moins pour réduire les gaz à effet de serre, leur a-t-on expliqué, comme s'il y avait autant de circulation entre Bresolettes (20 hab!) et Moulicent (272 hab), que sur l'autoroute A1. On a promis la suppression de leur taxe d'habitation à ces ruraux qui ont espéré ce petit bol d'air financier, mais ils ont constaté que la réduction n'était en 2018 que d'un tiers du montant...
Les gilets jaunes se mobilisent. - Eric Mas
Marre de vivoter
Ils ont cru en Sarkozy, puis ils ont cru en Hollande, avant de croire à Macron. Quand certains hommes politiques leurs expliquent la chance qu'ils ont de bénéficier d'un cadre de vie exceptionnel dans le Perche, eux voudraient effectivement pouvoir y vivre décemment, avec une déflation des taxes et un salaire qui leur permette réellement de ne pas seulement vivoter.
Opération gilets jaune le 17 novembre. - Eric Mas
Loin de tout
C'est aussi le constat de quelques grandes métropoles où tout est désormais polarisé. Eux ont le sentiment d'être les oubliés de la mondialisation, le tiers-monde de l'Élysée et de Matignon. Alors oui, ils voudraient davantage de pouvoir d'achat. Oui ils voudraient encore compter, dans le monde d'aujourd'hui...
Le gilet jaune s'affiche pour exprimer son ras-le-bol... - Eric Mas
Le 17 novembre 2018
C'est ainsi que dans l'Orne, sur les secteurs de Tourouvre et de Longny-au-Perche (deux petites communes rurales du nord du Perche, 3200 habitants à elles deux) près de 500 personnes sont sur le lien web de l'opération trop plein : une bonne vingtaine de bénévoles de ce mouvement citoyen préparent un blocus alterné de la Route Nationale 12 à Saint-Maurice-les-Charencey : slogan, tracts. Mais aussi dimanche après-midi 11 novembre la préparation de banderoles. Stéphanie Leprince est à l'initiative de ce groupe :
Stéphanie Leprince
Dans l'Orne, outre Saint-Maurice-les-Charencey, quatre autres points de blocages sont annoncés samedi 17 novembre 2018 : à Alençon, Flers, Argentan, et Sées. On dénombre à ce jour 18 sites de blocus, prévus sur l'ex Basse-Normandie. Une cinquantaine à l'échelle de la Normandie réunifiée.
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