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"Je ne peux rien acheter": des habitants d'Erevan crient misère

Avec une retraite équivalant au prix de 6 kg de boeuf et 3 kg de tomates, Azgouch Kazarian, 65 ans, ne peut pas gâter ses petits-enfants: "je ne peux rien acheter", dit cette vendeuse de légumes à Erevan, capitale de l'Arménie.

"Je ne peux rien acheter": des habitants d'Erevan crient misère
Manifestation de l'opposition à Erevan le 25 avril 2018 - Vano Shlamov [AFP]

Dans cette ex-république du Caucase du Sud, où les protestations populaires ont repris mercredi pour réclamer le départ du parti au pouvoir, après avoir obtenu lundi la démission du Premier ministre contesté Serge Sarkissian, quelque 30% des 2,9 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon les statistiques officielles.

"J'ai deux enfants et trois petits-enfants, mais personne dans ma famille ne travaille sauf moi, car il n'y a pas de travail", raconte à l'AFP Azgouch Kazarian.

"Je passe des journées entières ici, derrière le comptoir, pour nourrir ma famille", ajoute-t-elle.

Autrefois couturière dans une fabrique de confection qui a fermé ses portes avec la chute de l'URSS en 1991, cette femme touche aujourd'hui une retraite mensuelle de 37.000 drams, soit 63 euros, qui "ne suffisent pas pour acheter de la nourriture et des médicaments".

Dans un supermarché ordinaire du centre-ville d'Erevan, le prix du kg de boeuf s'élève actuellement à 4.950 drams (8,4 euros), celui d'un kg de tomates est de 2.250 drams (3,8 euros), alors qu'un kg de pommes de terre coûte 700 drams (1,2 euros) et 200 grammes de beurre sont proposés à 1.190 drams (2 euros).

"Je travaille entre 10 et 12 heures par jour et je gagne 5.000 drams (8,5 euros) par jour", confie à l'AFP Hamlet Assatrian, 68 ans, vendeur dans un kiosque de journaux.

"Quand ma mère est décédée, j'ai dû vendre la seule chose précieuse qui restait à la maison -- un bracelet de ma femme -- pour pouvoir payer les funérailles", ajoute-t-il.

"La plupart des gens vivent dans la pauvreté, il n'y a que quelques personnes qui sont riches", constate avec amertume Rouzanna Simonian, psychologue de 29 ans, en assurant que "la classe moyenne n'existe tout simplement pas" en Arménie.

promesses d'une "belle vie"

La pauvreté et la corruption sont au coeur de la contestation populaire qui secoue l'Arménie depuis bientôt deux semaines et qui a déjà obtenu la démission de Serge Sarkissian, tout juste nommé Premier ministre après avoir dirigé le pays pendant une décennie en tant que président.

"Pendant dix ans, Serge nous promettait une belle vie. Il n'a rempli aucune de ses promesses", s'insurge la vendeuse Anaït Galstian, 41 ans.

"On voulait que les autorités créent des emplois, mais Sarkissian n'a rien fait", lui fait écho Azgouch Kazarian.

Pour sa part, Julietta Karapetian, une pharmacienne de 58 ans, au chômage, dénonce la corruption omniprésente en Arménie.

"Ici, on ne peut rien faire sans verser un pot-de-vin. La corruption est partout: dans les écoles, les universités, mais avant tout, dans la police et la justice", affirme cette femme qui a dû fermer sa petite pharmacie à Erevan en raison des "impôts trop élevés".

"Tout en Arménie appartient aux oligarques", assure-t-elle, en montrant du doigt notamment l'homme d'affaires Alexandre Sarkissian, ancien député et frère cadet de Serge Sarkissian.

Selon Rouzanna Simonian, "il n'était pas possible de changer le régime via les élections et le peuple a dû sortir dans la rue".

Depuis le 13 avril, les manifestations se sont succédé tous les jours à Erevan pour exiger le départ de Serge Sarkissian, accusé par les contestataires de vouloir s'accrocher à tout prix au pouvoir et de ne pas avoir su faire reculer la pauvreté et la corruption.

Lundi, M. Sarkissian a présenté sa démission, en estimant "s'être trompé".

"Nous avons maintenant un espoir pour des changements positifs. J'espère que les nouvelles autorités ne vont pas oublier ce qui s'est passé avec leur prédécesseur et tiendront compte de cette leçon", lance Anouch Aroutiounian, maîtresse d'école de 29 ans.

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