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A Saint-Martin, des sinistrés d'Irma entre fatalité et reconstruction précaire

Le 16 mars, j'ai 16 ans. C'est dommage, je voulais un bel anniversaire", souffle la jeune Leonella Carty, devant les ruines de la maison où elle vit, à Quartier d'Orléans, avec sa grand-mère et ses six frères et cousins.

A Saint-Martin, des sinistrés d'Irma entre fatalité et reconstruction précaire
Louisette Beausol dans sa maison du quartier d'Orléans à Saint-Martin, le 28 février 2018 - Lionel CHAMOISEAU [AFP/Archives]

Devant la bâtisse dont le toit, les portes et les fenêtres ont été emportés en septembre par des vents soufflant à plus de 350 km/h, une tente grise argentée a été plantée, fournie par la Croix-Rouge: la famille y a passé quelques semaines, le temps de nettoyer une petite annexe, trois petites pièces envahies par la mer mais dont le toit en béton a résisté.

"Il y avait de la boue partout. On a nettoyé, frotté, frotté. Il a fallu tout jeter, Irma c'est une expérience", souligne sans ironie la jeune fille, qui a "perdu tous (ses) vêtements".

Avant l'ouragan, tous étaient allés se réfugier chez une tante à Friar's Bay. Au retour, "on ne s'attendait pas à ça", se souvient l'adolescente en classe de 3e.

"Grand-mère est restée muette, elle ne voulait plus parler. Ma tatie m'a dit +c'est parce qu'elle est triste. Elle a travaillé, elle a transpiré pour ça et elle doit tout jeter+".

A 56 ans, Josephine Dormoy, la grand-mère, s'occupe seule de ses petits-enfants, âgés de 4 à 18 ans. Elle est remontée contre "le gouvernement qui n'aide pas les gens". "C'est moi qui ai racheté toute seule le lit, le frigo".

Pour le moment, elle ne pense pas réparer sa maison. La mère de Leonella est "en prison en Angleterre", la priorité c'est de "lui envoyer de l'argent".

L'adolescente a d'autres préoccupations que la prochaine saison cyclonique: "Moi d'abord, je dois passer le brevet".

Plus loin, Louisette Beausol, 58 ans, vit avec ses six enfants et six petits-enfants dans ce qui reste de sa maison recouverte de bâches. A l'intérieur, des linges tendus tentent de recréer un semblant de pièces. Un rideau masque la douche, un autre les toilettes.

Mais "c'est bien, c'est debout", observe Louisette, "ma voisine, c'est tout par terre". "On a jeté le matelas, le linge, le frigidaire, mais la Croix-Rouge nous a donné des sous". Pour reconstruire? "on va mettre des parpaings", dit-elle en haussant les épaules.

'comme je peux'

Sur le toit d'une autre maison, deux hommes clouent des planches pour remplacer les bâches bleues qui recouvraient la structure. L'un d'eux, Gilbert, 50 ans, en est propriétaire.

Il achète le matériel "en partie hollandaise" parce que "c'est moins cher". "Je répare comme je peux", dit-il, et "c'est moi qui ai construit tout seul la maison", qui n'était "pas assurée".

"Ici, on reconstruit petit à petit", ajoute de l'autre côté de la rue, Maurice Hodge, 58 ans. Il a acheté ses nouvelles fenêtres à Saint-Domingue car "il n'y a pas assez de matériels ici", et a refait le toit "en ciment", car "les tôles sont parties je ne sais où". "Certains disent que c'est dangereux s'il y a un séisme, mais les séismes c'est pas tous les ans".

"On mesure la peur des gens, ils veulent tous des toit-terrasses en béton", souligne Frédérick Renault, animateur technique des Compagnons Bâtisseurs, qui ont entamé dans le secteur leur premier chantier de reconstruction de charpentes et toitures, pour des défavorisés.

Cette association va entreprendre en six mois 25 chantiers sur Quartiers d'Orléans et Sandy Ground, deux quartiers particulièrement sinistrés, avec l'aide de jeunes volontaires locaux ou de métropole, explique le coordinateur, Olivier Scherrer.

Les maisons ont été choisies selon des critères de taille, de faisabilité, et des critères sociaux. Il fallait aussi que les familles aidées acceptent de participer aux travaux.

"C'est pas un bon mortier, il s'effrite", s'inquiète Frédérick, en grattant le mur. "Souvent, ce sont des maison auto-construites. Ils font avec ce qu'ils peuvent, souvent pour des raisons financières".

L'objectif, résume-t-il, c'est de "refaire mieux", mais il reconnaît déjà "des difficultés d'approvisionnement", car "tout le monde reconstruit en même temps".

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