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A Mossoul, les habitants sont des boucliers humains enfermés chez eux par l'EI

Des maisons piégées à l'explosif avec leurs habitants à l'intérieur, des portes soudées pour empêcher la population de fuir: les jihadistes du groupe Etat islamique se préparent à l'assaut final des forces irakiennes sur Mossoul, où les civils servent de boucliers humains.

A Mossoul, les habitants sont des boucliers humains enfermés chez eux par l'EI
Les troupes irakiennes contrôlent chaque immeuble dans le quartier de al-Islah al-Zaraye dans l'ouest de Mossoul, le 10 mai 2017 - AHMAD AL-RUBAYE [AFP]

Les troupes irakiennes progressent chaque jour un peu plus vers les ruelles étroites de la vieille ville, dernier bastion de l'EI dans Mossoul que ses combattants entendent défendre jusqu'à la mort, comme le leur a demandé leur leader Abou Bakr al-Bagdadi.

Les habitants savent également l'issue proche mais pour eux, impossible de fuir.

"Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) est venu chez nous et a soudé la porte. Il nous ont donné un peu d'eau, un tissu blanc et ils nous ont dit: +Voici votre linceul+", a raconté une habitante du quartier de Zinjili à un de ses proches résidant dans la partie est de Mossoul, reprise fin janvier par les forces irakiennes.

Dans un message vocal, elle a confié, en pleurs, être prisonnière dans sa propre maison, sans nourriture, avec son mari et ses quatre enfants, dont la plus âgée a 15 ans.

"Quand ils soupçonnent une famille de vouloir partir, ils les enferment chez eux. Et dans certains cas, ils soudent les portes", confirme un habitant du quartier Mashahda, dans la vieille ville, qui se présente sous le nom d'Abou Rami.

Maisons piégées

"Ces familles n'ont pas d'autre choix que de mourir de faim, de maladie ou de bombardement", soupire le jeune homme de 35 ans, joint au téléphone par l'AFP.

L'EI mène cette stratégie de "détention" de civils "depuis peu", explique-t-il.

Avec environ 600 hommes encore présents dans la partie ouest de la deuxième ville du pays, selon le militant de la société civile Abdelkarim al-Obeidi, les jihadistes sont en sous-nombre face aux milliers de combattants des services antiterroristes (CTS), de l'armée et de la police fédérale.

Les boucliers humains sont leur défense. Environ 250.000 personnes sont retenues dans la vieille ville et dans la poignée de quartiers alentours contrôlés par l'EI, estime M. Obeidi.

Pour éviter un exode civil, les jihadistes ont également piégé des maisons à l'explosif, une tactique déjà largement utilisée contre les forces gouvernementales ces derniers mois pour endiguer leur progression.

"Les groupes de Daech piègent les maisons avec leurs habitants à l'intérieur", affirme le général de division Thamer Abou Tourab, de la force de réaction rapide du ministère de l'Intérieur, à un reporter de l'AFP à Mossoul-Ouest.

Depuis la percée lancée la semaine dernière sur le nord-ouest de la ville, "on a déjà trouvé huit maisons comme ça, où nos équipes de déminage ont désamorcé des engins et libéré les familles", souligne-t-il.

"Bientôt les chiens"

Cette stratégie de la terreur semble efficace. Les habitants qui ne sont pas enfermés dans leurs maisons par l'EI se terrent d'eux-mêmes chez eux, dans les sous-sols avec les maigres réserves de nourriture qu'il leur reste.

La situation alimentaire, déjà préoccupante au moment du lancement de l'offensive sur Mossoul mi-octobre, a été aggravée par les mois de combats.

Mais "les gens de Daech ont tout ce qu'il faut parce qu'ils ont pillé les maisons et ont pris les réserves de nourriture des habitants", remarque M. Obeidi, en prônant des parachutages de nourriture pour les civils.

"Actuellement, la faim tue plus de gens que les bombardements et les combats", estime Hossameddine al-Abbar, membre du conseil provincial de Ninive, la province dont Mossoul est la capitale.

La peur et la faim hantent les ruelles de la vieille ville.

"Derrière les murs des maisons, il y a des pièces entières, des caves remplies de gens trop terrorisés pour partir. Et la faim les tue maintenant", souligne Abou Imad, un ancien employé de restaurant qui habite dans le quartier Zinjili avec sa femme et ses quatre enfants, joint au téléphone par l'AFP.

"Je connais des gens qui ont commencé à manger des plantes et qui font bouillir du papier (pour le manger ensuite, ndlr)", confie-t-il: "A ce rythme, les gens mangeront bientôt les chiens et les chats".

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