Dans le patrimoine culturel national, Michel Bouquet est un monument classé. À 91 ans, il se glisse avec une passion intacte pour la millième fois dans la chemise de nuit d'Argan, le Malade imaginaire de Molière, « Il faut que je progresse encore » dit-il ! C'est pourquoi je remonte sur scène en septembre 2017 !
Vous interprétez Le Malade imaginaire depuis 1987. Comment a-t-il évolué à travers vous ?
Il a toujours quelque chose de nouveau et d'essentiel à me dire et je me sens humilié parce que ça ne m'a pas sauté aux yeux. Je me l'approprie et le lendemain, ça recommence. Il est impossible d'expliquer la psychologie des personnages de Molière, de dresser pour chacun une fiche signalétique. Plus on les fréquente et plus ils nous sont inconnus.
Molière dépeint-il ses propres limites humaines ?
En réalité, Molière restitue le combat sans fin qu'il engage avec lui-même. Il le mène jusqu'au bout du possible, avec cette conscience qu'il n'en sortira jamais vainqueur. Et le spectateur mesure à quel point ses propres contradictions l'accompagnent. Voilà ce qui le rend aussi fascinant, le courage de révéler le tourment de l'être humain, la douleur d'être si différent de ce qu'il voudrait être.
"Je n'ai plus à être inquiet à mon âge"
Je n’ai plus à être inquiet à mon âge, je serais idiot. Une seule chose m’intéresse : me tenir à l’écart pour entrer dans la cervelle d’un auteur. Mais je dois dire que j’ai été très choqué par les attentats. Attaquer un peuple dans son essence, c’est lâche. Je suis attaché à ma culture chrétienne même si je vais rarement à l’église. Je garde un profond respect pour mon frère prêtre décédé en Afrique d'un accident de vélo.
Et votre santé, elle, n'est pas imaginaire ?
Je suis plus fatigué que j'en ai l'air. Lorsque ma mère est morte à 101 ans, elle avait une très bonne mine.
Où puisez-vous votre énergie vitale ?
La scène est, en tout cas, ma plus grande préoccupation, avec la curiosité de regarder et de ressentir la vie, car je suis extrêmement curieux de nature. La vie me passionne, au-delà des agacements et des humiliations qu'elle procure, au-delà des absurdités et des folies qu'elle contient. (extrait du JDD)
Michel Bouquet (Piste 1)
Michel Bouquet (Piste 2)
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