La maladie est une invitation à retrouver l’esprit d’enfance --Anne-Dauphine Julliand--
Ils sont cinq et débordent de vie. Camille, Ambre, Tugdual, Charles et Imad ont en commun d’être des enfants et d’être lourdement malades. La caméra les suit, chacun dans sa vie, haute comme trois pommes, si légère et si grave…
Tous ensemble, chacun à sa façon, ils distillent avec grâce et espièglerie une inoubliable leçon de vie. Ils embarquent le spectateur dans leurs jeux et leurs apprentissages, leurs courses dans les couloirs et leurs rencontres avec ceux qui les aiment, les accompagnent, les soignent.
La réalisatrice, Anne-Dauphine Julliand, avait conscience de s’engager sur un difficile chemin de crête : l’idée, apparemment toute simple, ne pardonne en réalité aucune maladresse. « Je n’aurais jamais entrepris une telle démarche si je n’avais moi-même été confrontée à cette situation de vie en tant que parent », précise l’auteure de Deux petits pas sur le sable mouillé (Éd. J’ai lu, publié en 2011 aux Éd. Les Arènes), qui a perdu l’une de ses filles (1). « Il faut l’avoir vécu pour en connaître la difficulté et ce que cela permet de découvrir de la vie. Pour n’être ni dans le pathos, ni dans l’angélisme. »
La maladie est une invitation à retrouver l’esprit d’enfance
Une juste proximité avec les enfants
Réduite au strict minimum de trois personnes, l’équipe de tournage a accompagné les enfants chez eux ou à l’hôpital, dans leurs activités de sport, de théâtre ou de plein air. Elle a eu à cœur de saisir l’existence de ces deux filles et de ces trois garçons sans jamais la voler, mais en acceptant l’invitation reçue : " J’avais la volonté de les filmer avec une seule caméra, pour qu’ils sachent toujours où se trouve l’objectif et les rendre libres de sortir du champ, de nous donner le tempo. Plus que de juste distance, je préfère parler de juste proximité."
Un film bouleversant et délicat
Et les mistrals gagnants est un film bouleversant, magnifique, touché par la grâce d’une alchimie extrêmement délicate. Surtout, un film lumineux, dont le spectateur s’éloigne les yeux rougis mais aussi riche, à son tour, d’une invitation nouvelle à mettre un supplément de vie dans les jours.
« Dans tous les jours, insiste Anne-Dauphine Julliand. Parce que cette vie, nous oublions souvent de la vivre pleinement. Les enfants, en dépit des douleurs parfois grandes du quotidien, ont la capacité à passer des larmes au rire, à oublier leur peine sans s’apitoyer. Je suis émerveillée par leur aptitude à vivre l’instant présent, dans sa vérité. Ce sont des enfants, juste des enfants. Ils ne sont pas parfaits, mais ils ont cette sagesse innée. Ils nous invitent constamment à renouer avec la vie. » Extrait du quotidien La Croix (31 Janvier 2017)
Anne-Dauphine Julliand (Piste 1)
Anne-Dauphine Julliand (Piste 2)
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