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Sans contrat ni salaire, des ouvriers illégaux travaillent dans le métro

"Je saignais, je saignais, mais le chef de chantier ne voulait pas m'emmener aux urgences parce que je ne suis pas déclaré".

Sans contrat ni salaire, des ouvriers illégaux travaillent dans le métro
Des ouvriers travaillant à la rénovation du métro le 25 janvier 2017 à la station Châtelet-Les Halles à Paris - GEOFFROY VAN DER HASSELT [AFP]

A l'heure de pointe d'une glaciale journée d'hiver, un flot de voyageurs indifférents se déverse aux abords du piquet de grève dressé par la CGT à la station Châtelet-Les Halles.

Au coeur de Paris, 32 ouvriers, presque tous d'origine turque, ont cessé le travail depuis lundi, avec le soutien du syndicat, afin d'obtenir le paiement de 2 à 8 mois d'arriérés de salaire et leur embauche par le groupe Vinci.

Car le géant du BTP est la maison-mère de Sogea TPI, qui s'est vu confier ce chantier par la RATP, avant d'en sous-traiter l'exécution à la société FH Service.

"Avant FH Service, il y a eu FC 10 et encore avant, France Ouvrage et Inter Travaux. Toutes ces sociétés ont le même gérant : en un an et demi, elles ont fermé l'une après l'autre, après avoir fait du travail dissimulé", affirme à l'AFP Ali Tolu, délégué syndical CGT-Vinci.

Depuis le début du mouvement, le gérant de FH Service est injoignable. Selon la CGT, l'inspection du travail a procédé lundi soir à un contrôle sur le chantier, où les ouvriers désoeuvrés racontent volontiers leur infortune en buvant un thé brûlant.

Dursun Bayram travaille sans salaire depuis trois mois. "On m'a dit +bientôt, on va te payer+. Et puis j'ai eu un chèque", dit l'ouvrier plaquiste de 38 ans, dont 16 passés en France.

Le chèque, sans provision, sera rejeté: en interdit bancaire, Dursun risque l'expulsion, faute d'avoir payé son loyer. Il mange grâce à la générosité d'amis.

Il y a plusieurs semaines, "une ferraille" lui a fendu le crâne. "Je saignais, je saignais, mais le chef de chantier ne voulait pas m'emmener aux urgences parce que je ne suis pas déclaré", raconte-t-il. "Puis il m'a emmené, en m'obligeant à dire que c'était arrivé à la maison".

Chèques en bois et amiante

Maçon, Ahmet Sayilir a lui aussi reçu "deux chèques en bois". Le 9 février 2016, à 3h30 du matin, il chute d'un échafaudage et se casse le bras. Incapable de retravailler depuis, il brandit les courriers adressés à son employeur, Inter Travaux, revenus car leur destinataire est "inconnu à cette adresse". Faute de fiches de paie, il ne sera pas indemnisé et son employeur ne lui a pas versé un centime.

A ses côtés, Memet Kartal, un jeune homme de 33 ans à l'air las, rapporte avoir "mal du côté gauche" quand il tousse. Un scanner a révélé "du liquide" dans ses poumons.

"Il a passé 7 mois à poncer le sol et les murs, ça fait beaucoup de poussière... et d'amiante", rapporte Ahmet. "Son médecin lui a dit de ne plus revenir sur ce chantier, mais il a besoin de travailler".

Ces ouvriers affirment être régulièrement exposés à l'amiante qui "tombe" des faux plafonds et jaillit du sol fracturé au marteau piqueur, avec pour toute protection un petit masque en coton - sans commune mesure avec les bâches, combinaisons intégrales et imposants masques à cartouches requis.

Mercredi, Vinci a admis avoir constaté au terme d'une "enquête interne", une "situation inacceptable" de salaires impayés, et indiqué que sa filiale Sogea cherchait une "solution durable".

De son côté la RATP a déclaré vouloir "porter plainte contre X pour le préjudice subi", affirmant avoir rempli "ses obligations contractuelles" vis-à-vis de Sogea.

Pour ces ouvriers, la CGT et un représentant du personnel au sein d'un CHSCT de la RATP souhaitant rester anonyme par crainte de représailles, ni la Sogea ni la RATP ne peuvent ignorer ces faits, dénoncés lors de plusieurs grèves en 18 mois.

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