Tuée de 66 coups de couteau en Normandie : 9 ans après, la lettre poignante de la mère à l'assassin

"Elle avait 21 ans, elle était amoureuse, elle était heureuse, elle avait une vie". Les mots sont forts, poignants. Début mai 2016, Sylvie Fosset, la mère de Gaëlle, a décidé de prendre la plume et d'écrire à l'assassin de sa fille. Celui qui court depuis neuf ans. Celui qui l'a poignardée à 66 reprises à son domicile de Saint-Germain-la-Campagne, près de Bernay (Eure), à la lisière du Calvados.

Un suspect interpellé, puis relâché

C'était le 27 avril 2007. Gaëlle est retrouvée par son père à moitié dénudée, dans la maison où elle vivait avec son compagnon. Durant toute l'enquête, des centaines de personnes ont été auditionnées, plusieurs juges d'instruction ont été saisis, mais rien qui puisse apporter de l'espoir aux parents.
Plusieurs ADN ont été prélévés, rapporte Paris Match : celui de Gaëlle, de son compagnon, qui a rapidement été mis hors de cause, et un voisin. Agée de 22 ans, il est interpellé. Mais faute de preuves, il sera finalement relâché sous contrôle judiciaire après 19 mois de préventive.

"Vous nous avez détruits"

Des années plus tard, la justice semble enterrer l'affaire. Mais pour les parents, impossible d'oublier. Sur la page Facebook "Hommage à Gaëlle, que justice lui soit rendue", la maman écrit : 

En assassinant GAËLLE ,vous nous avez détruits. 9 ans que notre vie n'est que souffrance, douleur, chagrin et colère, QUE NOUS SURVIVONS. Les grands-mères de GAËLLE sont pour une, morte de chagrin, l'autre a préféré être dans un monde sans souvenirs. Vous avez aussi détruit votre famille qui elle doit subir vos actes.
Tout ça pourquoi, pourquoi??????????

Des questions qui restent sans réponse et des envies de meurtres, qui n'ont, semble-t-il, jamais quitté Sylvie Fosset : 

Souvent j'ai envie de vous tuer, mais pour quelques instants seulement. Je ne voudrais pour rien au monde être comme vous, même si je débarrassais la société d'un assassin.

Et de maigres réconforts : 

Ce qui me console, un petit peu, c'est que vous serez, jusqu’à la fin de votre vie, fin que j’espère précoce, un assassin, un lâche.

Le combat ne cessera jamais

La mère de Gaëlle conclut sur une touche d'espoir, indiquant qu'elle ne cessera jamais son combat : 

Vous écrire m'a fait du bien, même si je ne suis pas très adroite pour écrire ce que je ressens. Je ne vous ai pas dit certainement tout ce que je voulais, mais cela m'a redonné la force de vouloir continuer de me battre pour Gaëlle. 
Vous pouvez bien entendu me répondre. Je termine cette lettre en vous souhaitant tous les malheurs du monde. 

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