Le jeune copilote allemand de l'A320 de Germanwings est depuis jeudi au coeur de l'enquête car soupçonné d'avoir volontairement précipité l'appareil sur la montagne mardi. Des révélations qui ont été un "séisme" pour les familles des victimes, venues se recueillir sur les lieux du drame.
Jeudi soir, dans l'ouest de l'Allemagne, des enquêteurs allemands perquisitionnaient les deux domiciles d'Andreas Lubitz, 28 ans, présenté par ses proches comme un jeune homme sportif, "très compétent", "rêvant de voler" et apparemment sans histoires.
En milieu de journée, le procureur de Marseille Brice Robin, qui dirige l'enquête depuis mardi, avait résumé lors d'une conférence de presse l'incroyable scénario qui a précédé le crash de l'avion dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Andreas Lubitz a refusé de rouvrir la porte du cockpit au commandant de bord, qui était momentanément allé aux toilettes, et a actionné les commandes activant la descente de l'appareil, a décrit M. Robin.
"Il n'avait aucune raison d'empêcher le commandant de bord de revenir dans la cabine de pilotage", a insisté le procureur. Le copilote "a volontairement permis la chute de l'avion", a ajouté M. Robin.
Le copilote était "vivant" au moment de l'impact, a poursuivi le magistrat, dont les révélations sont issues de l'exploitation de la première boîte noire de l'appareil.
- 'Inconcevable' -
"Rien ne permet de dire qu'il s'agit d'un attentat terroriste", a toutefois souligné M. Robin, rappelant que le jeune homme, qui avait commencé à travailler chez Germanwings en septembre 2013 et avait à son actif 630 heures de vol, n'était "pas répertorié comme terroriste", ce qu'ont confirmé les autorités allemandes.
"Cette tragédie prend une dimension totalement inconcevable", a réagi la chancelière allemande Angela Merkel dans une courte déclaration à la presse: "Cela va au-delà de l'entendement".
Mercredi, aux côtés de François Hollande et Mariano Rajoy, elle s'était recueillie près des lieux du crash, dans les deux petits villages de montagne Le Vernet et Seyne-les-Alpes.
Les familles des victimes se sont à leur tour rendues jeudi près des lieux du crash, après avoir atterri à Marseille. En deux groupes distincts --familles des membres de l'équipage d'un côté, familles des passagers de l'autre-- elles se sont recueillies dans les deux chapelles ardentes érigées dans ces deux villages.
Au total, 201 personnes --dont 33 proches des membres d'équipage-- se sont rendues sur place jeudi, selon un porte-parole de la Lufthansa. Certaines devaient passer la nuit sur place ou à Marseille et dans les environs, d'autres devant rentrer chez elles, en Allemagne ou en Espagne dans la soirée.
"C'est évident que le fait d'apprendre en arrivant que l'accident n'en était pas un, mais que le crash d'avion repose sur un acte volontaire et délibéré de la part du copilote (), forcément, ça a été un séisme pour ces familles (). Ça a ajouté un traumatisme supplémentaire", a commenté Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
"Nous sommes abasourdis ici à la Lufthansa, ici à Germanwings", a également réagi Carsten Spohr, le patron de la Lufthansa, dont Germanwings est une filiale à bas coût. Il n'y a pas "le moindre indice" sur les raisons qui ont pu pousser Andreas Lubitz à un tel geste, a-t-il ajouté.
Ce dernier était originaire de la commune de Montabaur, dans l'Etat régional de Rhénanie-Palatinat (ouest), où il vivait chez ses parents tout en ayant un appartement à Düsseldorf (ouest), base importante pour la compagnie Germanwings et destination de l'avion en provenance de Barcelone, qui s'est écrasé, selon les déclarations de Gabriele Wieland, maire de la petite ville, à l'agence de presse allemande DPA.
- Mort 'instantanée' -
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.