À l'approche de midi, une dizaine de personnes s'active dans la cuisine du centre André Malraux, sur les Hauts de Rouen (Seine-Maritime). Dans ces locaux prêtés par la Mairie, bénévoles et migrants préparent le déjeuner. Au menu : pâtes, omelette et artichauts.
Reportage auprès du collectif HDR
Depuis la mi-juin et l'arrivée des migrants dans le quartier, une véritable chaîne de solidarité s'est mise en place. Le collectif solidarité HDR a été créé. Évacués de leurs campements de fortune à plusieurs reprises, une solution d'hébergement a depuis été trouvée mais pour ceux dont la situation est plus précaire, les bénévoles sont toujours là.
Un semblant de vie normale
Parmi eux, beaucoup d'habitants du quartier, "on est une douzaine à se relayer tous les jours, on essaye de faire en sorte que les choses se passent dans de meilleures conditions", explique Karine Gagneux, l'une des bénévoles. Le local est ouvert de 9h à 21h. Ici, Somaliens, Soudanais et Afghans viennent chercher un peu de réconfort. Un endroit pour se poser, discuter et avoir un semblant de vie normale le temps d'un repas. "Ma famille me manque et depuis que je viens ici, le sourire commence à revenir, raconte Menélik. En Afrique, on vit en communauté, on partage tout, ici, c'est un peu comme chez moi."
Chaque soir, l'un des migrants propose un plat typique de son pays. Ensuite, chacun met la main à la pâte. Et pour récupérer de la nourriture, le collectif fonctionne entièrement avec des dons "de quelques supérettes du coin et des invendus des marchés", précise Karine Gagneux.
Autour de la table, la conversation s'engage. Tous ne parlent pas anglais mais peu importe, ils se comprennent. "Il y a un très bon échange avec eux, on apprend des choses et on leur en apprend, on est une grande famille", résume Myriam Fleurisson, une autre petite main du collectif.
Myriam Fleurisson, bénévole du collecitf HDR
Tisser des liens
Avant la naissance du collectif, la plupart de ces habitants du quartier ne se connaissaient pas entre eux. "On tisse des liens avec eux mais aussi entre nous", indique Florence Lavigne. Récemment arrivée dans le quartier, elle est venue rejoindre le collectif seulement quelques jours après son emménagement. Depuis, venir donner un petit coup de main est devenu une habitude, presque une routine quotidienne : "Je ne suis pas venue hier et j'ai l'impression que ça faisait déjà quatre jours."
Un lieu d'échange mais aussi une sorte de refuge pour ces hommes souvent marqués par une longue route d'exil. "On a besoin d'eux, c'est important, souvent je leur dis merci mais ce n'est pas assez", conclut Habbeb.
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