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D'Alicante à Marseille via Alger : l'histoire d'un des derniers pastis "made in Marseille"

"Pastaga", "fly", "petit jaune" : quel que soit le surnom qu'on lui donne, le pastis colle à l'image de Marseille. Et si la plupart des fabricants ont délaissé la cité phocéenne, une petite entreprise familiale perpétue la tradition, avec un des rares pastis authentiquement "made in Marseille".

D'Alicante à Marseille via Alger : l'histoire d'un des derniers pastis "made in Marseille"
Des bouteilles de pastis Limiñana dans la boutique du producteur à Marseille, le 6 septembre 2017 - BORIS HORVAT [AFP]

Et pourtant, "mon grand-père n'aurait jamais pensé que nous produirions du pastis un jour", raconte Noëlle Limiñana, la petite-fille du fondateur de la PME de douze salariés qui porte son nom et qu'elle dirige avec son mari.

Tout commence en 1876, à Monforte del Cid, un petit bourg situé près d'Alicante, dans le sud de l'Espagne. Deux frères, Manuel et Pascual, poussés à l'exil par la misère, prennent la direction de l'Algérie française, où leur oncle, qui tient un bar à Alger propose de leur fournir le gîte et le couvert en échange de leur travail dans l'établissement.

"Le bar était principalement fréquenté par des Espagnols nostalgiques de la Paloma, une boisson anisée typique du sud de l'Espagne. C'est alors que mon grand-père et son frère eurent l'idée de créer leur propre breuvage à base d'anis", explique Noëlle Limiñana, évoquant l'anisette de la maison. Transparente comme du cristal, elle devient, au contact de l'eau, blanche comme une colombe (paloma en espagnol). Le succès est immédiat et l'entreprise voit officiellement le jour en 1884.

Rapidement, le succès touche l'Algérie entière. La jeune entreprise a fait le pari d'inclure toutes les communautés dans l'aventure et l'étiquette des bouteilles fait se côtoyer un drapeau tricolore, un croissant et un drapeau espagnol. "Personne n'est oublié !", commente Edouard Vasserot, époux de Noëlle, en désignant une des affiches publicitaires d'époque.

La "renaissance" grâce au pastis

Achat de terres, mécanisation... L'entreprise familiale, dont la production tourne encore exclusivement autour de l'anisette, va, durant près de 70 ans, se développer en Algérie et connaître la prospérité. Au moment de l'indépendance du pays, proclamée le 5 juillet 1962, "comme des milliers d'autres pieds-noirs, ma famille décide de quitter le pays et nous arrivons par bateau à Marseille, où nous nous installons", se rappelle Noëlle Limiñana.

L'usine familiale est nationalisée par l'Etat algérien mais une succursale est ouverte dans la foulée dans le 4e arrondissement de Marseille : "Nous sommes repartis de zéro", dit-elle. Peu de temps après, dans les années 1970, l'entreprise se lance dans la production de pastis : "Il y avait une vraie demande et nous avions le savoir-faire", précise-t-elle.

Le succès est au rendez vous : "Nous sommes loin des chiffres réalisées par les mastodontes du secteur mais nous avons réussi à nous inscrire durablement sur le marché du pastis", estime Maristella Vasserot, la fille de Noëlle Limiñana, en charge du marketing.

"Quand on s'est rendu compte que tout le monde revendiquait le +made in France+, voire le +made in Marseille+, pour des raisons souvent purement marketing (...), on s'est dit que nous, on avait toujours fait du +made in France+ et du local, qu'on ne l'avait jamais revendiqué et que c'était le moment justement de l'annoncer clairement sur l'étiquette", poursuit-elle.

"Pastis de Marseille, c'est une recette (à base d'anis étoilé distillé, de réglisse macérée et de caramel, ndlr), ce n'est pas une appellation d'origine contrôlée. Donc on peut faire du pastis de Marseille à Paris, à Lille, n'importe où, et le consommateur ne le sait pas forcément", regrette encore Maristella Vasserot.

Pour autant précise Noëlle Limiñana, l'entreprise n'abandonne pas la production d'anisette, "l'âme de l'entreprise", mais reconnaît du bout des lèvres que "le pastis a permis la renaissance de l'entreprise".

La société revendique un chiffre d'affaires d'environ 2 millions d'euros par an, pour 2 millions de bouteilles produites - dont 80% d'apéritifs anisés.

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