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Fuir la Corée du Nord: pour Grace Jo, la troisième tentative fut la bonne

"Je suis douée pour l'évasion": femme fluette de 25 ans, Grace Jo a fui non pas une, mais trois fois la Corée du Nord, son régime autoritaire et ses pénuries alimentaires chroniques.

Fuir la Corée du Nord: pour Grace Jo, la troisième tentative fut la bonne
Grace Jo, vice-présidente de NKinUSA, à Oslo, le 20 mai 2017 - Reka Nyari [Oslo Freedom Forum/AFP]

Alors que le pays reclus d'Extrême-Orient multiplie les provocations militaires, sa population est souvent contrainte de vivre d'expédients.

La première fois que Grace Jo a fui sa terre natale, elle avait autour de sept ans.

"Nous avons marché trois nuits et quatre jours", confie Grace Jo à l'AFP, en marge de l'Oslo Freedom Forum, rassemblement annuel de militants de droits de l'homme qui s'est tenu cette semaine dans la capitale norvégienne.

"Nous avons marché sur des chemins de campagne et traversé de nombreuses montagnes jusqu'au fleuve Tumen" qui sépare la Corée du Nord et la Chine, poursuit-elle.

Seules sa mère et Jinhye, sa soeur alors âgée de dix ans, étaient du voyage. Arrêté et battu par les autorités pour avoir franchi la frontière afin d'acheter un sac de riz, son père était mort quelques mois plus tôt dans le train qui l'emmenait en prison. Sa grand-mère et ses deux frères cadets sont aussi morts de faim, et la soeur aînée, partie en quête de nourriture, n'est jamais revenue.

"En peu de temps, presque toute ma famille est morte ou a disparu", dit-elle.

À l'époque, dans la seconde moitié des années 1990, la Corée du Nord était frappée par une famine qui a fait des centaines de milliers de morts.

Souriceaux au menu

Vivant dans le Hamgyong du Nord, province du nord-est, la famille tentait de subsister avec des fruits sauvages, des criquets ou l'écorce d'arbres.

Il est arrivé, dit-elle, que son petit frère et elle ne mangent rien pendant dix jours. "Un jour, ma grand-mère a trouvé six souriceaux sous des pierres", se rappelle-t-elle. "Avec ma mère, elle a bouilli ces six petites souris dans un pot de pierre et elles me les ont servies avec du riz".

Elle avait cinq ans et demi et s'appelait Jo Eun Hye. Ses cheveux de jais étaient devenus jaunes à cause de la malnutrition, affirme-t-elle.

Franchir la frontière ne met pas fin aux problèmes. En Chine, principale alliée de Pyongyang, les trois survivantes de la famille sont contraintes à la clandestinité de peur d'être reconduites en Corée du Nord.

De fait, Grace Jo connaît les geôles chinoises et est renvoyée dans son pays à deux reprises.

À chaque fois, elle s'échappe de nouveau. La première fois en soudoyant un garde-frontière, la deuxième --la bonne-- en 2006 grâce aux 10.000 dollars versés par un bienveillant pasteur américano-coréen à des agents du Bowibu, la toute-puissante police nord-coréenne, pour obtenir la libération des trois femmes.

Ayant finalement obtenu le statut de réfugiées auprès de l'ONU, elles s'installent en 2008 aux États-Unis, pays dont Grace Jo a acquis la nationalité.

En Corée du Nord, on lui avait appris que "les Américains sont le principal ennemi" et qu'"on doit les tuer ou les dénoncer aux autorités si on en voit".

Message à Trump

Aujourd'hui, la jeune femme est vice-présidente de NKinUSA, une ONG fondée par sa soeur pour venir en aide aux autres transfuges.

"Nous voulons que le président Trump accepte davantage de réfugiés nord-coréens aux États-Unis et nous permette de leur fournir des services facilitant leur réinstallation", indique-t-elle.

"Et, président Trump, dites s'il vous plaît à la Chine, au Vietnam et au Laos d'arrêter de reconduire les réfugiés. Les renvoyer en Corée du Nord, c'est les renvoyer à la torture, la prison ou même la mort", ajoute-t-elle.

Depuis la fin de la Guerre de Corée en 1953, au moins 30.000 Nord-Coréens ont fui leur pays, en majorité après la très grave famine des années 1990. Près de 10,5 millions de personnes, soit 41% de la population, restent sous-alimentées, selon l'ONU.

Certes, "les armes (nucléaires) sont un problème potentiel", estime Grace Jo. Mais "10 millions de personnes affamées et des millions d'autres privées de toute liberté, c'est ça le réel problème".

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