En ce moment : Human - Lenny KRAVITZ Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Le carnaval de Rio en mode débrouille pour contourner la crise

Recyclage, rafistolage... Tout est bon pour économiser quelques précieux réais et briller de mille feux lors du défilé du grand de carnaval de Rio, malgré la crise qui touche de plein fouet la plus grande fête populaire du Brésil.

Le carnaval de Rio en mode débrouille pour contourner la crise
Des Brésiliens lors de la préparation du carnaval le 19 février 201 au Sambodrome à Rio - Yasuyoshi Chiba [AFP]

"Ici, le maître mot, c'est l'austérité", martèle Luiz Carlos Magalhaes, président de Portela, école de Samba la plus titrée de l'histoire.

Comme au football, les écoles sont réparties en plusieurs divisions et jugées selon des critères très sévères. Le moindre détail peut coûter des points précieux et le manque de moyens pousse les directeurs artistiques à improviser.

"On vit au jour le jour. On organise un repas-spectacle à notre siège, on voit combien ça rapporte et on achète des plumes ou des paillettes", raconte M. Magalhaes.

Chaque école du Grupo Especial, la première division, touche 6 millions de reais (environ 2 millions de dollars) de la Ligue qui gère les défilés (Liesa), entre subventions de la mairie et droits TV.

Certaines formations bénéficient d'une rallonge généreuse de la part des "bicheiros", les parrains du juteux business des jeux de hasard illégaux, mais la plupart dépendent de sponsors, qui se font de plus en plus rares.

"Notre principal sponsor nous a lâchés à la dernière minute, nous avons dû réaliser des prouesses pour boucler le projet", rappelle le président de Portela.

Dans une autre école du Grupo Especial, Grande Rio, la cantine du grand hangar dans lequel les costumes sont confectionnés était payante, mais les dirigeants ont dû distribuer les repas gratuitement parce qu'ils n'avaient même pas de quoi payer les salaires des couturières.

'Carnaval alternatif'

En deuxième division, la situation est encore plus compliquée. Les subventions sont trois fois moins importantes et les sponsors sont loin de se bousculer au portillon à cause du manque de visibilité.

"Non seulement nous disposons de moins de moyens, mais les matériaux sont plus chers. C'est pourquoi nous avons dû innover, en quête d'un carnaval plus alternatif", explique Jorge Silveira, directeur artistique de Viradouro, championne du carnaval en 1997.

"Par chance, j'ai trouvé de vrais trésors dans nos stocks d'accessoires et j'ai pu contourner cette crise en recyclant toute une série d'objets", raconte-t-il, appuyé sur un char monumental en forme de gâteau géant.

Même si son hangar est bien moins moderne et spacieux que ceux des écoles du Grupo Especial, Jorge Silveira sait qu'il travaille dans des conditions privilégiées par rapport aux écoles de divisions inférieures.

Du troisième au cinquième échelon, elles ne défilent pas au mythique Sambodrome, mais dans la rue Intendente Magalhaes, une artère des quartiers populaires du nord de Rio, sans disposer de la précieuse manne des droits télé.

"C'est mon cinquième carnaval et c'est certainement le pire de tous. Tout est plus difficile cette année", déplore Tatiana Santos, présidente d'Arranco do Engenho, qui évolue en quatrième division.

"Notre subvention est payée en plusieurs fois et nous n'en avons reçu que 70%. Le reste arrivera après le carnaval. En fait, elle ne sert qu'à payer nos dettes", avoue cette jeune femme de 37 ans, assise sur une chaise de jardin dans son hangar poussiéreux à la toiture délabrée.

Pour ne pas subir le sort d'autres petites écoles, qui ont dû abandonner leur projet de défiler cette année, elle a décidé de rendre hommage à Salgueiro, formation de première division, qui, flattée, lui a légué des costumes et même un char tout entier.

Fabio Augusto, président de Tupy de Vraz de Pina, de cinquième division, compte aussi sur la solidarité des ses confrères. "Nous vivons de dons. Nous passons de hangar en hangar et les grandes écoles nous fournissent toute sorte de matériel. Quand j'ai repris l'école, il y a deux, ans, on n'avait même pas de baguettes pour taper sur les tambours", se souvient-il.

Galerie photos
Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Pour aller plus loin
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
Sud Portugal...
Sud Portugal... Granville (50400) 0€ Découvrir
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping...
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping... Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) 0€ Découvrir
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d'
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d' Gouville-sur-Mer (50560) 0€ Découvrir
Caen, à louer studette meublée, 13 m2
Caen, à louer studette meublée, 13 m2 Caen (14000) 360€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du jeudi 18 avril
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Le carnaval de Rio en mode débrouille pour contourner la crise