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La seconde vie des baraques provisoires de la Grande Guerre

Construits pendant la Première Guerre mondiale pour les civils fuyant les combats, des baraquements provisoires, ancêtres des préfabriqués, résistent au temps, non loin du Chemin des Dames, un siècle après avoir fleuri sur les villages en ruine.

La seconde vie des baraques provisoires de la Grande Guerre
Alain et Jocelyne Pelletier devant leur maisonnette de Pont-Arcy, près du Chemin des Dames, dans le nord-est de la France, le 2 décembre 2016 - François NASCIMBENI [AFP]

Au milieu du village de Pont-Arcy (Aisne), à deux pas d'un abribus, une maisonnette clôturée par un grillage vert détonne. Petite, basse, à l'architecture sommaire : ce qui ne devait être qu'un habitat provisoire il y a cent ans sert toujours de domicile à un frère et une soeur semblant tout ignorer de son histoire.

"On a récupéré la maison de nos parents, eux l'avaient eu à la guerre, c'est tout ce qu'on sait", s'étonnent Alain et Jocelyne Pelletier, quinquagénaires, dans leur cuisine aux murs bleu turquoise.

Sans le savoir, les Pelletier résident dans l'une des dernières baraques de type Adrian encore habitées à ce jour dans l'Aisne, département durement touché pendant la guerre 14-18, en particulier pendant la bataille du Chemin des Dames en 1917.

Ces habitations de fortune portent le nom de Louis Adrian (1859-1933), militaire également connu pour la conception de casques éponymes qui équipèrent les troupes françaises durant le conflit.

"Elles étaient composées d'une armature en bois et de papier bitumé pour la toiture. C'était très mal chauffé, pas isolé et la vie y était extrêmement sommaire", explique Stéphane Bedhome, docteur en histoire et fondateur du musée de l'outil à Vassogne (Aisne) où sont répertoriés de nombreux objets présents jadis dans ce type d'habitat.

"C'est de l'Ikéa !"

Construits au début de la guerre, "les abris provisoires étaient destinés aux troupes puis à des communes de l'arrière pour accueillir des réfugiés", retrace-t-il. Leur multiplication dans les années 1920 répond à deux notions d'urgence : "faire pas cher et rapide". Dix ans plus tard, face au coût de leur entretien, l'État les cède aux habitants.

"Tous les villages qui ont été rasés ont connu les provisoires", estime M. Bedhome, indiquant que l'Adrian n'était qu'un type d'habitat parmi d'autres répandus "de la Manche aux Vosges".

Livrée par train en pièces démontées, montée en "quelques jours", "la baraque Adrian préfigure l'industrialisation de la maison", souligne l'historien. Et de résumer : "La baraque provisoire, c'est de l'Ikéa !"

"Nous, on a toujours vécu ici, ça nous va comme ça", avance Mme Pelletier, tablier autour du cou. Son frère ajoute : "On a quand même fait des travaux de peinture, de toiture et de façade".

A quelques kilomètres de chez eux, à Craonne, village anéanti pendant le conflit, la baraque attenante à l'exploitation agricole de l'ancien maire a été totalement rénovée : sa façade en bois indique qu'elle a été reconvertie en petit local de vente de produits bio.

'Bouffées par le temps'

La préservation de ce patrimoine ne tient qu'à des initiatives personnelles, laissant des baraques provisoires portes fermées et volets clos, à l'abandon.

Des baraques type Adrian sont également encore debout à la périphérie de Reims (Marne)."J'ai habité une dizaine d'années dans cette maison avec mes trois enfants, en attendant de construire à côté, raconte Celik Adem, ouvrier dans le BTP et propriétaire d'une bicoque d'environ 60 m2 achetée "à une vieille dame" et métamorphosée au fil des travaux successifs.

Aujourd'hui utilisée comme remise, il essaie "de la garder en état le plus longtemps possible", même si les planches commencent à être "bouffées par le temps" et qu'il reçoit "tous les 6 mois" des courriers de promoteurs voulant acheter son terrain.

Alors que les immeubles modernes investissent peu à peu les confins de ce quartier d'affaires, les baraques provisoires continuent, pour l'instant, de faire de la résistance face à la pression immobilière.

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