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Nucléaire : en Seine-Maritime la sûreté fait débat

Trente ans après Tchernobyl et au cinquième anniversaire de l'accident Fukushima, les incidents de la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime) relancent le débat de la sûreté.

Nucléaire : en Seine-Maritime la sûreté fait débat
Avec ses deux centrales à Paluel et Penly et leur six réacteurs nucléaires, la Seine-Maritime est l'un des départements les plus nucléarisés de France - EDF

Le 31 mars 2016, un générateur de vapeur chutait lors de sa manutention dans le cadre d'une vaste opération de "remise en forme" du bâtiment réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime). Quelques jours plus tard, le 14 avril, un nouvel incident se produisait avec un début d'incendie au niveau d'une connexion électrique dans ce même bâtiment réacteur, "hors zone nucléaire" comme l'a toutefois précisé la direction de la centrale. Plus récemment, l'Autorité de Sûreté nucléaire (ASN) de Normandie a révélé qu'un nouvel incident s'était produit le 27 avril, avec une mise en indisponibilité simultanée des deux pompes du circuit de refroidissement du réacteur n°4 à l'arrêt.

Ces incidents ont entraîné une suspension provisoire des travaux organisés dans le cadre du grand carenage. Alors que la reprise était initialement programmée pour septembre 2016, la direction de la centrale a annoncé que les opérations de redémarrage du réacteur ne pourraient sans doute pas avoir lieu avant au moins mars 2017.


Vers une amélioration des plans d'urgence

Parallèlement, et alors que la France commémorait les catastrophes nucléaires de Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, annonçait de nouvelles mesures en faveur de la sûreté nucléaire. Parmi elles, une extension des Plans particuliers d'intervention (PPI) autour des centrales, passant d'un rayon de 10 à 20 km.

Même si de nombreux acteurs saluent le geste, évoquant un "signe positif", il reste toutefois en demi-teinte comparé aux préconisations formulées par l'ASN qui proposait un rayon d'action de 80 km, ou par le groupe de travail européen sur l'urgence nucléaire "Athlet" qui préconise de l'étendre à 100 km. Partant de ce constat, Guillaume Blavette, membre du réseau "Sortir du nucléaire" à Rouen, regrette que les organismes administratifs indépendants ne soient pas écoutés. Il précise toutefois qu'"il s'agit d'une bonne nouvelle pour la ville de Dieppe qui se trouvait jusqu'alors isolée entre les deux PPI de Paluel et Penly et donc non protégée."


La situation dans les pays européens voisins

En Belgique, la prise de comprimés d'iode est préconisée dans un rayon de 100 km autour d'un site nucléaire accidenté. Les plans d'interventions s'étendent sur 50 km en Suisse. Le Luxembourg est lui plus radical puisqu'en cas d'accident nucléaire, c'est l'ensemble de la population qui est concernée par les plans d'intervention (soit environ sur un périmètre de 100 km).

Problème mis en avant par les autorités françaises, l'accroissement exponentiel du nombre de personnes à prendre en charge en cas d'accident nucléaire, ne permettant en l'état actuel des choses pas de couvrir efficacement la population. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Rien qu'en étendant les PPI à 20 km (contre 10 km actuellement), le nombre de personnes concernées passe de 16 500 à 45 500 pour la centrale de Paluel, et de 24 000 à plus de 103 000 pour la centrale de Penly. En étendant les PPI à 100 km autour des installations nucléaires, le nombre de personnes concernées serait respectivement portés à plus de 2 millions pour Paluel et plus de 2,5 millions pour Penly.


La sûreté en question

Réunis mardi 3 mai à l'occasion de la Commission locale d'information nucléaire (CLIN) de Paluel-Penly, les différents acteurs locaux du nucléaires, qu'ils soient élus, responsables des installations ou appartenant aux autorités, sont revenus sur ces incidents. La sûreté des installations et la préparation à la réaction face à un accident étaient au cœur des débats.

Brice Farineau, directeur de la centrale de Paluel, a confirmé les informations relatives à l'incident du 31 mars. "Le basculement du générateur est vraisemblablement lié à un dysfonctionnement au niveau du palonnier", explique-t-il sans exclure un défaut de conception, d'exploitation ou de mise en place du système de levage, l'expertise venant à peine de débuter. Toutefois, les investigations menées par l'ASN ont mis en avant une information importante. Fin mars, les intervenants avaient signalée une légère inclinaison du palonnier lors de l'évacuation des deux premiers générateurs. "L'expertise et la remise en état de la structure – bien qu'aucune dégradation majeure n'ait été constatée – ne permettront pas un redémarrage du réacteur avant au moins mars 2017", a enfin conclu Brice Farineau, alors qu'il était prévu en septembre 2016.

Le nucléaire en Normandie en quelques données clés :

  • Trois : C'est le nombre de centrales nucléaires que compte la Normandie. Parmi elles, deux sont situées en Seine-Maritime, à Paluel (4 réacteurs de 1300 MWé) et Penly (2 réacteurs de 1300 MWé).
  • PPI : Les Plans particuliers d'intervention prévoient l'organisation des secours et des mesures de conservation en cas d'accident majeur ayant des répercussions externes à la centrale nucléaire.
  • PUI : Chaque centrale est dotée d'un Plan d'urgence interne (PUI) qui prévoit la sécurité et la lutte contre les incidents à l'intérieur de l'installation nucléaire.
  • 20 kms : Les périmètres d'intervention prévus par les PPI vont être étendus de 10 à 20 kilomètres autour des 19 centrales nucléaires françaises. C'est l'annonce qu'a formulé Ségolène Royal en avril 2016, alors que le pays commémorait les accidents de Fukushima et de Tchernobyl.


À lire : Retrouvez le dossier complet dans notre édition du 12 mai 2016 du journal Tendance Ouest Rouen.

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