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Paris (AFP). L'affaire des taxis d'Agnès Saal ou quand les élites jouent avec des règles floues

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Paris (AFP). L'affaire des taxis d'Agnès Saal ou quand les élites jouent avec des règles floues
La PDG de l'INA, Agnès Saal, le 31 juillet 2014 au siège de l'INA, à Bry-sur-Marne - AFP/Archives
L'affaire des taxis d'Agnès Saal, à l'instar d'autres polémiques où des responsables ont choqué l'opinion en confondant dépenses publiques et privées, montre que les élites flirtent avec des règles souvent trop floues. Mise en cause pour ses dépenses de taxi plusieurs milliers d'euros, la PDG de l'Ina a présenté sa démission mercredi à Fleur Pellerin. Qu'elles officient dans le public ou le privé, "les élites sociales entretiennent un rapport ambigu aux normes car ce sont elles qui les créent", explique Carla Nagels, sociologue à l'Université libre de Bruxelles (ULB). Ces dirigeants "se vivent comme des acteurs puissants, au-dessus de la mêlée", juge la co-auteure de "Sociologie des élites délinquantes". "Ils estiment que pour réussir, il faut savoir jouer intelligemment avec les normes. Il y a cette idée que les règles sont valables pour les autres, mais qu'il faut oser les transgresser", estime-t-elle. D'autant que ces "libertés" avec l'argent public, si elles déclenchent régulièrement des polémiques, comme celle des 12.000 euros de cigares de l'ancien Secrétaire d'Etat Christian Blanc, ne tombent pas toujours sous le coup de la loi. Et, quand elles sont passibles de sanctions pénales, ces dernières ne sont pas assez "dissuasives", regrette l'écologiste Raymond Avrillier, militant de la transparence, qui a notamment été à l'origine de l'affaire des sondages de l'Elysée sous le quinquennat Sarkozy. "Les juges estiment souvent que remboursement vaut acquittement", déplore-t-il, alors que la présidente de l'Ina, Agnès Saal, a déjà promis de rendre l'argent concernant ses frais de déplacement privés. Raymond Avrillier voit une autre raison à ces "abus" : "il y a une confusion de plus en plus grande chez les titulaires de fonctions publiques entre ce qui relève des biens communs et ce qui relève des biens privés". Pour lui, les logiques commerciales priment désormais dans les structures publiques, au détriment de l'intérêt général. Conséquence: les titulaires de fonctions publiques "se comportent comme des PDG, et non pas comme remplissant temporairement une fonction publique". - 'C'est l'argent des autres' - "Les choses devraient être plus réglementées. Si on prend les députés, nos frais de taxi sont plafonnés, et pour se faire rembourser il faut un justificatif", explique pour sa part le député PS René Dosière, connu pour passer au crible les dépenses de l'Etat. Pour autant, "la limite entre le privé et le professionnel n'est pas toujours très forte", nuance-t-il. "Vous n'allez pas à une commémoration, une cérémonie ou une réception en métro quand vous êtes habillés en smoking ou en robe longue", même en dehors des heures de travail, fait valoir le député. "Mais il y a des tas de déplacements qu'on peut faire en métro, en bus ou en train", note-t-il. Pour lui, "chaque administration, dans chaque société privée, doit élaborer des règles. Après, si une personne ou une autre les détournent, la collectivité peut les sanctionner". Sinon, dit-il, le flou continuera d'entretenir une "confusion". Dans l'affaire des dépenses du PDG de Radio France, Mathieu Gallet, l'Inspection générale des finances (IGF), qui a jugé qu'aucune des dépenses examinées (bureau, voiture, conseiller) ne présentait de "caractère abusif", note qu'"il n'existe pas de règles ou de bonnes pratiques générales et reconnues en matière de dépenses des instances dirigeantes de la sphère publique". Appelant à "l'exemplarité des dirigeants", l'IGF souligne toutefois que "le processus de décision de certaines dépenses mérite une attention particulière". Eric Darques, co-fondateur de l'assocation Anticor (lutte contre la corruption et pour la transparence en politique), pointe lui du doigt l'absence de contrôles a posteriori.
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